Le choc de l’offre de logements ne peut avoir de sens qu’en autopromotion

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2 min de lecture.  |  Publié le 05/05/2023 sur | Mis à jour le 12/05/23

Promotion immobilière : Le mirage du choc d’offre

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Gérard Yann | fonciers-en-debat.com

Il faut en faire des efforts, Clémence Chastan, pour tenter de nous faire croire qu’il ne manque pas d’offre de logements dans les territoires tendus.

Les promoteurs immobiliers ne construisent que là où les prix montent

Le graphe pris comme base de la démonstration ne montre que la production de logements en promotion (ces dernières décennies, c’est de l’ordre de la moitié de la production en France) et la promotion a effectivement besoin, pour produire, d’un marché en tendance haussière.

Mais ce n’est pas là où l’on construit le plus que les prix montent… c’est l’inverse : les promoteurs ne construisent que là où les prix montent et sont déjà suffisamment élevés pour absorber les surcoûts de la promotion.

Et ils construisent, naturellement, dans des volumes qui ne remettent pas en cause cette tendance haussière. Comment pourrait-il en être autrement ?

Ceci est assez facile à observer en France : il suffit de prendre une grande agglomération et de faire une carte des projets en promotion, qui se cantonnent aux parties du territoire où les prix sont hauts.

Le problème se situe bien dans notre « logiciel » : un « choc de l’offre » par la promotion immobilière n’a pas de sens.

Pour un choc de l’offre de logements en autopromotion

Mais le raisonnement qui condamne le « choc de l’offre » en général est partiel et finalement erroné (malgré lui ?) au moment où il généralise ce qui est vrai pour la promotion immobilière à l’ensemble de la production de logements.

Car il oublie, à l’échelle France, ce qui a permis de faire l’essentiel du logement abordable depuis 100 ans et, à l’échelle mondiale, ce qui continue de faire l’essentiel de l’abordable aujourd’hui : des logements sans promotion immobilière.

Que pensez-vous, Clémence Chastan, de répondre à une demande qui explose dans certains territoires non pas par un choc de l’offre en promotion, mais par une offre conséquente, massive, en auto-promotion accompagnée, conduite au sein des espaces déjà bâtis, en densification douce, pour faire évoluer les tissus résidentiels peu denses construits ces dernières décennies vers une forme de village, par un processus de croissance organique où chaque projet à maîtrise d’ouvrage habitante répond à une demande réelle et unique ?

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