En défense des grandes villes denses : la métropole bordelaise est-elle trop petite ?

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2 min de lecture  |  Publié le 16/12/2022 sur | Mis à jour le 17/05/23

“Bordeaux, c’est pas Paris” : la galère des cadres parisiens pour trouver du travail en Gironde

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Marion Biosse Duplan | actu.fr

Voici une idée pour le moins “impopulaire” : Bordeaux Métropole est-elle trop petite ?

La métropole girondine est certainement, et à juste titre me semble-t-il, l’une de celles qui fait rêver le plus les Franciliens…

Mais Bordeaux et ses 0,8M d’habitants n’est-elle pas trop “petite” pour constituer une alternative viable à la région capitale ?

La question se pose autant pour les entreprises – qui ont beaucoup de mal à recruter, dans un vivier de taille très modeste – que pour les employés, pour lesquels trouver un emploi local, voire un second si le premier ne convient pas, et enfin un troisième voire un quatrième pour le conjoint, est un vrai casse-tête.

Comment Bordeaux se situe-t-elle par rapport à d’autres métropoles européennes ?

Alors en effet “Bordeaux, c’est pas Paris”, mais ce n’est pas non plus :

  • Milan (3,1M d’habitants dans l’agglomération)
  • Lisbonne (2,9M)
  • Birmingham (2,6M)
  • Naples (2,2M)
  • Bruxelles (2,0M)
  • Turin (1,8M)
  • Lyon (1,7M)
  • Glasgow (1,7M)
  • Marseille Aix-en-Provence (1,6M)
  • Munich (1,5M)
  • Copenhague (1,3M)
  • ou encore Porto (1,3M) !

Ces “petites” métropoles européennes, qui font toutes au moins une fois et demi la taille de la métropole bordelaise, sont-elles toutes invivables ?

Leurs performances environnementales, et en matière de cadre de vie, sont-elles systématiquement inférieures à celles de la “belle endormie” ?

Personnellement, je ne crois pas à la nécessité d’une “concurrence” entre les grandes métropoles européennes et mondiales. On peut grandir sans entrer en concurrence avec ses voisins ou partenaires.

Je ne pense pas non plus que la raison qui pousse à l’urbanisation des territoires, et à l’émergence des grandes métropoles dans le monde, réside principalement dans des actions politiques délibérées visant à les faire grandir au détriment des territoires alentours.

L’hypothèse selon laquelle c’est la grande agglomération parisienne et son économie qui rendent relativement “viable” le Grand Paris Express, me semble plus raisonnable que l’hypothèse inverse : il existe une demande, quantitativement suffisante, pour ce métro et les projets de construction qui l’accompagnent.

La nécessité de se poser la question de la géographie des logements

Le phénomène d’urbanisation, qui s’observe partout, sur tous les continents (la métropolisation n’est pas un phénomène réservé aux économies tertiaires) est une composante qu’on ne peut pas ne pas prendre au sérieux pour réfléchir à la géographie de nos activités, et de nos lieux de vie, pour les décennies à venir.

Cette géographie mérite un débat. Un débat qui est occulté lorsque l’on brandit des slogans du type :

“L’essentiel de la ville de demain est déjà là”

“Tout ce qui tient debout doit être réhabilité”

Car les bâtiments d’hier ne sont pas nécessairement bien situés par rapport à nos besoins actuels, et vis-à-vis de nos projets pour demain.

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