Jardiner nos villes pour le climat et la biodiversité : pourquoi les arbres sont-ils nos meilleurs alliés ?

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3 min de lecture  |  Publié le 16/02/2023 sur | Mis à jour le 16/05/23

Nos arbres contribuent de façon évidente à la qualité de notre cadre de vie bâti et jouent, aussi, un rôle clé dans nos écosystèmes urbains land sharing1.

Planter des arbres : un outil clé pour lutter contre les îlots de chaleur urbains

Un récent article publié dans The Lancet ( Cooling cities through urban green infrastructure : a health impact assessment of European cities” T. Iungman, M. Cirach, F. Marando, E. Pereira Barboza, S. Khomenko, P. Masselot et al.2 31/01/2023) rappelle qu’ils peuvent faire partie des solutions pour lutter contre le phénomène d’îlots de chaleur urbains (ICU) et conclut que l’augmentation du nombre d’arbres peut être un outil clé pour lutter contre la mortalité prématurée lors des épisodes caniculaires.

Mais les arbres eux-même ne sont pas épargnés par le réchauffement climatique…

Une majorité des arbres qui peuplent nos villes est menacée

Dans un article intitulé « A worldwide climate-change risk analysis for urban forests », Esperon-Rodriguez, Tjoelker, Jonathan Lenoir et al.3 (Nature Climate Change, 19/09/2022) nous donnent quelques points de repères pour mesurer ces risques, et les anticiper afin de pérenniser le couvert végétal des villes.

L’analyse de la pérennité de 506 espèces végétales au regard de l’évolution du climat à l’horizon 2050 et 2070 dans cinq villes en France (Paris, Bordeaux, Montpellier, Grenoble et Lyon) donne des résultats qui interpellent : les chercheurs estiment que 7 des 10 espèces d’arbres qui peuplent le plus couramment nos villes sont menacées !

La liste des « 7 règles d’or pour planter sans se planter » proposée par le Cerema donne un cap.

Mais choisir la bonne option pour un jardin donné, une rue, un quartier, est toujours un sujet complexe pour le jardinier, qui ne peut se contenter d’une liste de principes généraux.

Je vous propose donc de commencer à faire l’exercice inverse : partant d’une essence en particulier, j’explorerais comment elle peux répondre, à l’échelle de la parcelle, aux enjeux de conception bioclimatique et de biodiversité.

Quels arbres privilégier parmi toutes les espèces disponibles ?

Parmi la liste des arbres dont les chercheurs soulignent la capacité d’adaptation aux scénarios d’évolution climatique de 2050 et 2070, j’ai retrouvé un vieil amour de jardinier qui devrait mettre tout le monde d’accord : le figuier commun, Ficus carica L.

  • Son écorce lisse, d’un gris lumineux qui donne parfois aux vieilles branches des allures musculeuses, le vert éclatant des jeunes feuilles qui accrochent la lumière du printemps comme des bijoux, la générosité simple de son feuillage tout en rondeurs, le parfum qu’il dégage sous les chaleurs de l’été… cet arbre ne manque pas de charmes.
  • Son gabarit est bien adapté à la ville, il supporte très bien la taille pour adapter sa croissance à l’environnement bâti.
  • Très plastique, il s’adapte très bien à l’environnement urbain et sait se faire une place (ombre ou soleil, sols faciles ou ingrats).
  • Il produit une ombre épaisse et rafraichissante.
  • Ses fruits sont délicieux et ses feuilles font de parfaites papillotes pour les poissons !

NOTES

  1. Hanss, T., & Miet, D. (2024, January 11). La densification peut-elle être un levier pour améliorer la biodiversité ? https://publications.vv.energy/densification-biodiversite.html  ↩︎
  2. Cooling cities through urban green infrastructure: a health impact assessment of European cities
    Iungman, Tamara et al.
    The Lancet, Volume 401, Issue 10376, 577 – 589 ↩︎
  3. A worldwide climate-change risk analysis for urban forests. Esperon-Rodriguez, Tjoelker, Lenoir et al. Nature Climate Change, le 19 septembre 2022. https://www.nature.com/articles/s41558-022-01465-8 ↩︎

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