Rénovation énergétique : sortir des « mono-gestes »… ou des politiques publiques « mono-objectif » ?
La rénovation aidée ne doit pas être un déversoir à argent public mal utilisé parce qu’employé sans compréhension de la nature des besoins.
La politique foncière, centre de gravité des propositions du groupe de travail “acte de bâtir” du CNR logement
Lina Trabelsi | aefinfo-fr.cdn.ampproject.org
Je pense que l’idée selon laquelle l’accession classique serait « un modèle qui arrive à bout de souffle » est erronée. Elle est poussée par ceux qui prônent une financiarisation du logement et peut-être par ceux qui ne sont pas très à l’aise, par principe, avec la notion d’accession ou qui n’ont pas connaissance d’autres voies pour la rendre abordable, plus simple.
Tout commence par un diagnostic qui se concentre sur les symptômes plus que sur les causes, artificielles, de la hausse des prix du foncier :
En se concentrant sur les symptômes sans rechercher les causes réelles, on finit par trouver des remèdes pires que le mal.
L’accession classique à la vertu de reposer largement sur le modèle de la maison construite en auto-promotion (l’habitant est le maître d’ouvrage de son projet d’habitat) : elle est fondée sur un modèle de production du logement en filière courte qui présente, par ailleurs, l’avantage d’être abordable pour les raisons suivantes :
Or les « alternatives » à l’accession classiques sont toutes fondées sur des modèles d’opération avec promotion, plus sophistiqués, plus lourds, plus complexes, plus coûteux et plus financiarisés qui ne fonctionnent que parce que pour les mettre en œuvre on puise largement dans les fonds publics (défiscalisation, cession de fonciers à bas prix, financement public de déficits d’opération etc…) — lesquels, contrairement aux droits à bâtir que l’on peut inscrire dans un PLUi, sont limités.
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