La vie sur les toits des villes
Les toits végétalisés de petite dimension et de hauteur limitée sont plus résilients et utiles à la biodiversité en ville que les grands.
Les villes les plus denses sont-elles les plus vertes ?
Elisa Dienesch et Claire Lapique | lejournal.cnrs.fr
“Air pollution in an urban world: A global view on density, cities and emissions”
Ceci est le titre de la recherche remarquable menée sur les relations entre densité d’occupation des territoires, émissions et pollution, à partir d’un échantillon de 1200 villes et 190 pays, par David Castells-Quintana (Universitat Autònoma de Barcelona), Elisa Dienesch de (Science-Po Aix, Aix-Marseille School of Economics) et Melanie Krause (Universität Hamburg).
Quelques points saillants des conclusions auxquelles arrivent les auteurs (la discussion détaillée des hypothèses et résultats de la recherche est mieux perceptible dans l’article complet, et résumée peut-être à trop grands traits dans l’article de blog en français…) :
À l’échelle des pays, les émissions par habitant semblent augmenter avec le degré d’urbanisation et la densité du pays, ce à quoi on pouvait s’attendre au regard du lien connu entre les émissions et le niveau de vie des habitants :
“Higher income per capita, and higher share of industry to GDP, are all associated with higher CO2 emissions, as expected.”
Plus précisément, selon l’étude réalisée par les auteurs, les émissions n’augmentent avec la densité que dans les pays en développement.
Elles baissent avec la densité dans les pays développés, mais également dans certains pays en développement.
À l’échelle des territoires, la relation observée est plus constante : les espaces les plus denses émettent moins par habitant, “en raison de la réduction des coûts de transport et les gains d’énergie ».
L’étude réalisée montre également que les émissions des villes dépendent de leur densité, mais aussi de leur structure spatiale : les petites villes semblent moins émettrices lorsqu’elles sont organisées selon un modèle monocentrique tandis qu’en grandissant, les agglomérations gagnent à développer une structure polycentrique.
Autrement dit, la monocentralité devient contre-productive à partir d’une certaine taille en allongeant les déplacements quotidiens.
Nous disposons évidemment de marges de manoeuvre importantes pour améliorer le fonctionnement de nos (grandes) métropoles françaises, en travaillant notamment un projet pour les tissus périurbains qui, par des opérations combinées de densification douce et de densification forte, pourraient évoluer de leur stade actuel, dont les densités sont peu différenciées, vers des stades plus aboutis, afin de faire émerger un réseau de centralités alternatives suffisamment puissantes, denses et accessibles pour réussir à équilibrer le poids du centre historique et faire baisser les mobilités quotidiennes.
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