C’est aussi ce que nous observons chaque jour dans la pratique lorsque nous accompagnons des milliers d’habitants dans leurs projets de densification douce.
“Transiter, c’est avant tout ré-inventer des métiers”
“Plus on veut aller vers des solutions subtiles, plus on veut aller vers des solutions durables, plus il faut intensifier les connaissances, les compétences, et les savoir-faire de mise en oeuvre.”
“Travailler avec des solutions passives demande une augmentation des connaissances en amont qui est colossale…”
Ce sont les constats auxquels aboutit Impact Living, un “accompagnateur en transition énergétique et écologique” basé à Yverdon-Les-Bains, une commune suisse du Canton de Vaud.
Après 7 années passées à développer des méthodes visant à réduire la consommation d’énergie des bâtiments, les émissions de CO2, en utilisant essentiellement des matériaux bio-sourcés, et à restituer de l’espace à la nature… l’équipe battante dirigée par Marc Muller, aujourd’hui constituée d’une quinzaine de personnes, en arrive à la formule suivante :
“Transiter, c’est avant tout réinventer des métiers”.
Quelle alternative à l’ultra-normalisation ?
Cela pourrait être également, mot pour mot, la conclusion des 10 premières années de recherche et développement des équipes de Villes Vivantes et de tous ses partenaires collectivités territoriales…
10 années d’expérimentation à la recherche des méthodes, des patterns, et par conséquent des nouveaux métiers qui nous permettront de mobiliser, avec leurs propriétaires actuels, le parc bâti et les jardins privés afin d’organiser l’accueil des nouveaux habitants au sein des villes et villages existants, grâce à la densification douce et la croissance organique des tissus urbains.
Jean Nouvel déclarait, la semaine dernière, dans une interview au magazine Entreprendre : “nous assistons à la mort de l’architecture”.
J’aurais envie de préciser : la mort “d’une” architecture.
Car d’autres approches prennent vie et se démultiplient en ce moment-même, qui auront peut-être la force de battre en brèche l’hyper normalisation en développant de nouvelles légitimités fondées sur les connaissances et les compétences.
L’alternative à l’ultra-normalisation, d’un côté, et aux outils de l’intelligence artificielle, de l’autre, c’est l’hyper développement de nos compétences humaines, de nos connaissances, de notre intelligence, de notre art, de notre faculté de conception, de co-conception et de réalisation sur le terrain, parcelle par parcelle, projet par projet.
Nous devons démontrer que le sur-mesure est plus efficace, plus beau, plus puissant que le standardisé, l’automatisé et le normalisé : non pas le sur mesure qui est le “fait du prince”, mais le sur mesure qui provient de notre connaissance et de notre attention aux lieux, aux besoins, aux personnes.