En défense des grandes villes denses : en qui avons-nous confiance ?

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2 min de lecture  |  Publié le 02/10/2022 sur | Mis à jour le 16/03/23

Detroit Publishing Company

Je concluais mon premier article en constatant, à partir de l’exemple de la fermeture des locaux dijonnais de Villes Vivantes, que les grandes villes, en plus d’être “centrales”, offrent “beaucoup” d’options rassemblées en un même lieu : beaucoup d’emplois potentiels pour les employés, mais aussi beaucoup d’employés potentiels pour les employeurs.

S’installer à Dijon : un pari risqué ?

Pour le profil d’employés de Villes Vivantes (des ingénieurs, des architectes, des urbanistes essentiellement), et parfois pour leurs conjoints, le marché de l’emploi dijonnais est en fait trop restreint pour pouvoir envisager de s’y installer à long terme.

Le cadre de vie magnifique, le marché immobilier relativement tempéré et la gastronomie locale exceptionnelle avaient, pourtant, fait chavirer nos coeurs au point de nous décider à y ouvrir des bureaux.

Mais nous nous sommes rendu compte qu’employer ce type de profils est beaucoup plus (trop) difficile dans une petite métropole comme Dijon que dans des villes plus grandes.

Se pose alors la question suivante : de combien d’opportunités potentielles avons-nous besoin pour nous installer de façon pérenne, employeurs comme employés, dans un territoire ?

Peut-on aujourd’hui, raisonnablement, emménager dans un lieu simplement parce que l’on a trouvé deux CDI ?

Combien d’emplois différents serons-nous amenés à occuper au cours de notre vie professionnelle ?

Je vous soumets l’hypothèse suivante : c’est précisément la réponse à cette dernière question qui a connu une évolution significative (à la hausse) ces dernières années et qui explique, en partie, le phénomène de métropolisation.

Offrir une multitude d’options : le propre de la métropole ?

Non pas que la mobilité professionnelle ait – déjà – considérablement augmenté dans les faits en France ; mais plutôt qu’aujourd’hui, un individu, parce qu’il ne fait pas suffisamment confiance aux institutions publiques comme privées susceptibles de l’employer, a besoin de garder plusieurs options ouvertes. Il doit garder la possibilité de changer d’option si nécessaire. Et c’est cela que les grandes villes permettent.

Lorsque Villes Vivantes Lyon embauche un jeune urbaniste qui achève ses études à Paris, et qui va donc déménager pour nous rejoindre, à qui fait-il confiance, à moyen terme, lorsqu’il prend sa décision de déménager ? A Lyon, ou à Villes Vivantes ?

Très clairement, c’est à “Lyon”. Malgré toute la passion qu’il porte pour le projet de Villes Vivantes, il sait que le vent peut vite tourner. “Lyon” est cher. Dense, peuplé, bouchonné. Mais il sait aussi que “Lyon”, plus que Roanne par exemple, lui apportera un grand nombre d’opportunités professionnelles, culturelles, sportives, etc.

Les grandes villes créent une forme de “sécurité”, de “fiabilité” et de “stabilité” en rassemblant un grand nombre d’options qui permettent à chaque individu de se retourner si l’en éprouve le besoin. Une sécurité, une fiabilité et une stabilité que les autres institutions ne sont plus en capacité de garantir.

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