Nouvelles générations au travail : comment comprendre leurs attentes ?

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2 min de lecture  |  Publié le 25/05/2022 sur | Mis à jour le 31/05/23

« Sans possibilités de télétravail, certains ne postulent même pas » : Pour retenir les jeunes diplômés, le pari de l’ultraflexibilité

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Jessica Gourdon | lemonde.fr

D’un côté : « le greenwhashing, ça ne passe plus »

Comment attirer les futures recrues en entreprise, à l’heure de la généralisation du télétravail et de la semaine de 4 jours ? Du point de vue d’un jeune diplômé, où réside la valeur liée au fait de rejoindre une entreprise dans un monde où les récits d’effondrement rendent dérisoires ses perspectives d’évolution professionnelle ?

Pour y répondre, et cerner la profusion d’attentes de la jeune génération – attentes qui peuvent sembler contradictoires au premier abord – une journaliste du Monde est allée interroger plusieurs entreprises.

“Les entreprises tâtonnent pour trouver les bonnes formules, tout en ayant conscience d’avancer dans l’inconnu, avec de multiples risques.”

L’une des pistes les plus évidentes consiste à mettre en avant la contribution de la future recrue à un projet plus vaste que lui. A lui proposer de répondre à sa quête de sens.

“Les recruteurs ont tendance à plaquer cette question du sens dans tous leurs discours. Mais les gens ne sont pas dupes, ils veulent du sens dans leur activité réelle, comprendre ce pour quoi ils travaillent. Et le “greenwashing”, ça ne passe plus.”

De l’autre : « c’est comme ça que je suis partie un mois en télétravail à Bali, avec un collègue »

Certaines entreprises ont fait le choix, post Covid, de satisfaire le désir de liberté de leurs employés, en leur proposant notamment des politiques d’entreprise ultra flexibles. C’est le cas de Welcome to the Jungle, qui a mis en place la semaine de 4 jours, ainsi qu’une seule journée mensuelle de présence obligatoire dans les locaux de l’entreprise.

« Du moment qu’ils atteignent leurs objectifs, les gens organisent leur journée comme ils veulent, travaillent d’où ils veulent. Si quelqu’un veut commencer sa journée de chez lui, puis venir au bureau à midi, ce n’est plus tabou. S’il veut aller à la piscine et travailler plus tard, c’est à lui de voir », expose Pierre-Gaël Pasquiou, l’un des associés [de Welcome to the Jungle].

D’autres, comme Publicis, vont encore plus loin – en facilitant les désirs d’évasion de leurs collaborateurs :

“Publicis a lancé, en 2022, un dispositif intitulé « Work your World », qui permet à ses collaborateurs de travailler six semaines par an dans l’un des 100 pays où elle est installée. Etats-Unis, Argentine, Maroc… »

Refuser le greenwashing mais partir télétravailler à l’autre bout du monde pendant un mois : le rapport que les nouvelles générations entretiennent avec le travail serait-il traversé par certaines contradictions ?