Sa voisine vend une partie de son terrain sur la côte finistérienne, il perd sa vue sur mer et… son procès
En Bretagne, quelque chose de beau est en train de se passer.
On divise les terrains.
On construit dans les jardins.
On loge ses enfants à côté de chez soi.
On transforme les lotissements en villages…
Samedi 03 mai 2025, Le Télégramme a mis en lumière une dynamique formidable : la montée en puissance du BIMBY (Build In My Backyard) et de la division parcellaire
La division parcellaire : art majeur de l’urbanisme organique
.
Et c’est une excellente nouvelle.
À Moëlan-sur-Mer, un couple achète un terrain, le divise, et construit deux maisons passives avec ses enfants. Résultat : deux générations réunies, deux foyers, zéro hectare artificialisé.
C’est ce qui se passait dans nos bourgs il y a 80 ans, dit l’élu local.
Et aujourd’hui, ça revient. En mieux : plus celtique, plus marin, plus joyeux !
À Sibiril : Les gens le font spontanément
, raconte le maire.
À Guidel : 64 divisions autorisées depuis 2020.
Autour de Vitré, Lorient, Morlaix : déjà plus de mille projets accompagnés par Villes Vivantes.
Ce ne sont pas des anecdotes.
Ce sont des signaux forts.
Des maisons trop grandes, des terrains trop vastes, et à côté, des jeunes qui ne trouvent pas à se loger.

Alors :
- les habitants entreprennent,
- les urbanistes s’activent et se transforment en coachs polymaths,
- les maires facilitent,
- les règles évoluent.
Et les architectes et les constructeurs construisent.
Oui, parfois il y a des réticences.
À Locquirec, le voisin a voulu faire annuler une division voisine pour préserver sa vue sur mer. Mais le tribunal a tranché : le droit d’habiter est plus fort que le droit de contempler.

Pierre Mehaignerie, ancien Ministre du Logement et maire de Vitré, que nous avions rencontré il y a une quinzaine d’année par hasard dans un TGV, est venu chercher le BIMBY pour tenter retrouver un bout de l’identité des bourgs bretons, qu’il avait du mal à reconnaître dans les nombreux lotissements de la région.
Son intuition était la bonne : tous les villages de France ne sont pas issus de lotissements mais de divisions successives
ai-je pu confirmer au journaliste de Télégramme.
On a toujours bâti en prolongeant ce qui existe.
Les nouveaux se sont toujours installés dans le jardin des anciens.
C’est donc l’histoire d’un concept urbain, le BIMBY (trouver de la place pour accueillir malgré le ZAN), qui reviendra de Bretagne marin, celtique, villageois
Réinventer et généraliser le village
, un peu plus universel.
Après quelques décennies d’oubli et d’étalement urbain, voici que la densification douce revient, en Bretagne, et bientôt partout en France.
Et elle emporte tout :
- le mythe du pavillon isolé,
- le lent vieillissement des lotissements,
- la fatalité du ZAN,
- la rente foncière figée,
- l’idée que densifier, c’est dégrader.
Construire du logement sans détruire.
Partager les terrains.
Accueillir sans exclure.
Transmettre.
Nous avons changé de logiciel, dit le maire de Fouesnant.