Bordeaux Métropole est-elle assez grande pour se payer un métro ?

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Publié le 05/09/25
Mis à jour le 05/09/25
3min de lecture
Bordeaux Métropole est-elle assez grande pour se payer un métro ?
Mickaël Baubonne - Villes Vivantes

ORGANIC CITIES II – FRENCH WEST COAST

les 18 & 19 septembre 2025 à Sciences Po Rennes !

La question n’est pas nouvelle, mais elle revient avec force à l’approche des municipales. Nous l’aborderons comme un cas d’école — et avec quelques mois d’avance — lors du colloque international ORGANIC CITIES — FRENCH WEST COAST, dans une table ronde consacrée aux infrastructures.

D’autres métropoles comparables ont déjà franchi le pas : Rennes, avec moins de 500’000 habitants dans sa métropole (≈474’000 habitants), exploite aujourd’hui deux lignes de métro ; Toulouse (≈832’000 habitants), à peine plus peuplée que Bordeaux (≈844’000 habitants), construit sa troisième ; Nantes (≈684’000 habitants), longtemps fidèle au tramway, vient de lancer une étude d’opportunité pour la création de son métro.

À Bordeaux, la situation est connue : les lignes A et B du tramway, tout comme le bus express, fonctionnent déjà à la limite de leurs capacités. Les usagers en subissent les conséquences quotidiennes : rames bondées, retards, inconfort. Une hausse de seulement 100’000 voyages par jour suffirait à déséquilibrer encore davantage le système. Dans le même temps, de nouveaux quartiers denses émergent sur la rive droite, sans bénéficier de transports collectifs lourds.

Face à ce constat, Bordeaux Métropole a lancé en 2023 une étude de faisabilité. La deuxième phase, présentée en avril dernier, évoque une première ligne capable de transporter 157’000 voyageurs par jour, pour un coût estimé à un peu plus de 2 milliards d’euros. Mais l’étude souligne aussi que l’effet sur la congestion automobile resterait limité si l’on ne transforme pas, en parallèle, la manière dont on aménage et utilise la ville.

C’est là que le débat devient intéressant. Nous vous proposons de l’ouvrir à deux niveaux :

1/ Pertinence technique

Dans quels cas un métro est-il la bonne réponse ? Quels seuils de fréquentation le rendent viable ? Quels territoires de la métropole auraient le plus à y gagner ? Et où, au contraire, d’autres leviers — urbanisme, mixité fonctionnelle, RER métropolitain — seraient plus efficaces que de creuser un tunnel ?

2/ Ambition politique et territoriale

Un métro n’est-il qu’une réponse technique à des problèmes de mobilité, ou porte-t-il en lui-même une vision de développement, de prospérité et de performance environnementale pour le cœur urbain, économique et culturel d’un territoire ? Qu’en est-il des ambitions écologiques, économiques et sociales de la capitale de Nouvelle-Aquitaine — cette  métropole millionnaire  que l’on évoquait encore récemment ?

Autant de questions que nous poserons à Mickaël Baubonne, docteur en droit public et fondateur de l’association Métro de Bordeaux. Son engagement repose sur une conviction forte : sans métro, la métropole n’aura pas les moyens de désaturer son tramway, de libérer de l’espace public et d’accompagner sa croissance à l’horizon 2035–2040.

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