ORGANIC CITIES II – FRENCH WEST COAST
les 18 & 19 septembre 2025 à Sciences Po Rennes !
C’est le sujet brûlant de notre 6ème table ronde du colloque international ORGANIC CITIES – FRENCH WEST COAST.
La location courte durée est considérée par certains comme l’ennemi à abattre. Dans les grandes villes comme dans les zones touristiques, de nombreux territoires ont vu émerger une offre spontanée, difficile à encadrer, émanant directement des habitants, soutenus par des plateformes aux services intuitifs et performants.
Outre la bronca des professionnels du secteur et des riverains inquiets des nuisances, le phénomène est devenu un sujet majeur dans les territoires en tension sur le logement.
Airbnb a enregistré, en 2022, 86 millions de nuitées en France, soit une hausse de 26 % par rapport à 2019. Dans plus de 100’000 communes, y compris là où l’offre hôtelière était inexistante, la plateforme offre de nouvelles opportunités de séjour, notamment pour les familles et les publics les moins aisés, ainsi que des revenus d’appoint pour les résidents.
Airbnb devient ainsi un levier d’aménagement territorial, économique et géographique, en ouvrant de nouvelles destinations aux touristes, français comme internationaux.
Dans les territoires sous pression, de nombreuses collectivités et habitants perçoivent cette démocratisation avec réserve, appelant à une régulation plus stricte. Plusieurs leviers règlementaires ont alors été mis en oeuvre : limitation à la résidence principale, plafonnement des nuitées, permis spécifique.
Certaines collectivités s’en sont saisies : à Saint-Malo, la mairie a instauré en 2021 des listes d’attente par quartier avec une forme de numerus clausus ; au Pays basque, depuis mars 2023, un dispositif de compensation
impose aux propriétaires de mettre sur le marché un logement à l’année ; à Nice, en parallèle à de fortes restrictions, un système mixte permet aux propriétaires de louer à un étudiant pendant 9 mois, puis en saisonnier pendant 3.
Ce mouvement vise à mettre Airbnb au service
non seulement des utilisateurs — propriétaires, locataires, conciergeries — mais aussi des politiques publiques portées localement.
Beaucoup estiment néanmoins que cette concurrence reste prédatrice pour le logement, les meublés générant des revenus bien supérieurs aux baux classiques. Une concurrence jugée aussi sociale, car elle fragilise le lien local, vide les immeubles d’habitants à l’année, dégrade la qualité de vie et rend l’économie locale dépendante de la saison.
La location courte durée est-elle finalement motrice ou prédatrice de l’économie locale ?
C’est la question que nous poserons à Auxence Moulin, responsable des politiques publiques et des partenariats territoriaux pour Airbnb France.
Économiste, Auxence Moulin a débuté en cabinet ministériel avant de diriger les relations externes du fonds Aster Capital, spécialisé dans la transition énergétique et d’enseigner l’économie publique à Sciences Po Paris.