Si un rêve prend fin, un autre renaît sous nos yeux, sous de nouvelles formes, avec la densification douce

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3 min de lecture.  |  Publié le 16/04/2023 sur | Mis à jour le 16/05/23

Immobilier : la maison individuelle, un rêve qui prend fin

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Veronique Chocron | lemonde.fr

Du rêve de la maison qui s’étale au rêve de la maison qui se love dans un jardin

Et si, comme le suggère Le Monde pour terminer cet article catastrophe sur une note optimiste, nous étions en réalité en train de passer, progressivement, dans ce contexte extrêmement délicat :

  • du rêve de la maison qui s’étale et se disperse, en extension urbaine,
  • au rêve de la maison qui se love dans les jardins existants, s’épanouit sur les toits, se glisse entre deux maisons de village, se niche derrière la façade sud d’une ancienne grange … ?

“Dans une rue centrale de la petite ville touristique de Dinan, en Bretagne, la vitrine de la boutique et ses photos vendent encore le rêve pavillonnaire à la française. Mais derrière son ordinateur, Céline, commerciale pour cette enseigne spécialiste de la maison individuelle, dresse un tableau sombre de la construction, vu de son magasin.”

« En 2021, j’ai vendu 32 maisons, puis seulement 12 en 2022, et là, j’ai une seule maison à faire depuis le début de 2023. Je n’ai donc pas encore démarré mon année, en vente, malheureusement. »

« C’est certain, à l’avenir, nous resterons sous la barre des 100 000 maisons construites par an, alors qu’au cours des dix dernières années, nous atteignions les 125 000, avance Loïc Vandromme. Et l’année 2023 sera pire que 2022, parce qu’un logement neuf coûtera de plus en plus cher, avec la hausse du coût des matériaux et du foncier. »

Développons l’art de la densification douce “à la française”

Mais “aujourd’hui encore, l’envie de pavillon domine largement. Un sondage de l’institut Kantar réalisé en juin 2022 pour La Fabrique de la Cité révèle que 8 Français sur 10 préféreraient, dans l’idéal, vivre dans une maison individuelle.”

Un idéal renforcé par la crise sanitaire et les confinements, qui ont entraîné des départs du cœur des métropoles vers leurs grandes couronnes et vers des villes petites et moyennes, les citadins ayant soif de maisons et de jardins. »

Crise passagère au moment de passer d’un paradigme à un autre, avant un renouveau ?

“Quant à la ville de Dinard, elle explique que la construction se fait « essentiellement par division de terrain », dans une démarche « Bimby » (Build in my backyard), une méthode de densification douce qui permet de créer de nouveaux logements sur des parcelles déjà construites.”

PérigueuxLe Creusot, les Vosges et d’autres ont montré, avec Villes Vivantes, qu’on pouvait accélérer, qualifier, déployer la densification douce.

Avec 20 millions de maisons déjà bâties en France, dont 9 se situent dans les communes de plus de 10000 habitants et leurs communes limitrophes, ce potentiel est immense.

Il deviendra abondant si nous nous retroussons les manches et développons tous ensemble l’art de la densification douce “à la française”.