Densification urbaine et biodiversité en ville : quelles relations ?

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2 min de lecture  |  Publié le 15/04/2022 sur | Mis à jour le 30/05/23

La densification urbaine est-elle favorable au maintien de la biodiversité ?

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Morgane Flégeau | fondationbiodiversite.fr

La densification urbaine est-elle favorable au maintien de la biodiversité ?

C’est précisément la question que se pose l’étude de Morgane Flégeau de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB)1 :

  • « Contrairement à une idée répandue, les résultats d’une étude2, publiés dans la revue Urban Ecosystem en 2014, montrent que la densification urbaine est un élément qui peut contribuer au maintien d’une certaine biodiversité en ville. »
  • « L’objectif poursuivi par l’étude est d’évaluer l’impact de deux types de formes urbaines, les quartiers de conception conventionnelle (aux maisons individuelles avec jardins) et de conception nouvelle (aux maisons mitoyennes plus denses avec une attention portée aux connectivités écologiques) ».
  • Transposé aux méthodes de la densification douce, l’étude suggère que celle-ci, si elle est bien conçue, pourrait être positive si elle augmente notamment la longueur, la continuité et la qualité des haies.

Partager son jardin pour accueillir une deuxième maison : le jeu en vaut-il la chandelle ?

Lorsque l’on partage intelligemment un jardin pour qu’il accueille une 2e maison (BIMBY, BUNTI) :

  • On imperméabilise une partie du sol (désavantage) : dans certains cas pourtant le sol est déjà imperméabilisé et on peut, au contraire, le libérer pour reconstituer de la pleine terre ;
  • On augmente la longueur des haies (avantage), et aménager des jardins plus petits mais plus intenses en végétation et en usages ;
  • On rationalise l’infrastructure (voiries, espaces publics, réseaux) qui dessert désormais 2 parcelles et 2 habitations au lieu d’une (avantage), ce qui peut permettre de mieux financer son réaménagement et sa déqualification, à travers par exemple la création de pistes cyclables et de plantations dans le domaine public ;
  • On évite ainsi la construction de ce nouveau logement dans une zone nouvellement aménagée, en étalement urbain (avantage) ;
  • On peut construire plus proches des centres (les lotissements d’hier sont mieux situés que ceux d’aujourd’hui), on réduit les distances parcourues et donc le bilan carbone lié aux mobilités du quotidien (avantage).
  • On crée un voisinage : si je viens habiter dans votre jardin cela crée un lien, un événement, une histoire, à la façon villageoise (avantage).

L’atteinte de tous ces objectifs n’est pas automatique : elle repose sur une intelligence de conception, la qualité de l’accompagnement sur mesure dans les prises de décisions concernant l’aménagement et la construction de la 2e habitation.

In fine, c’est la densité d’usage3 mais aussi d’intelligence, de temps de conception, puis d’entretien consacré à chaque m2 carré de terrain, qui comptera.


NOTES

  1. Travaux de synthèse de Morgane Flégeau, chargée de mission « Revue systématique- Biodiversité et formes urbaines » ↩︎
  2. Marion Varet, Françoise Burel, Julien Pétillon, mars 2014, Urban Ecosystems, Volume 17, Issue 1, pp 123–137
    https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs11252-013-0307-2 ↩︎
  3. Hanss, T., & Miet, PhD, D. (2024, January 11). La densification peut-elle être un levier pour améliorer la biodiversité ? https://publications.vv.energy/densification-biodiversite.html  ↩︎

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