Nous n’avons pas 10 ans pour résoudre la pénurie de foncier constructible

Perspectives
Publié le 15/05/23
Mis à jour le 23/05/24
2min de lecture
Nous n’avons pas 10 ans pour résoudre la pénurie de foncier constructible
  • 2030, c’est (déjà) demain
  • Transiter d’une démocratie du sommeil vers une démocratie du travail

Nous n’avons pas 10 ans.

J’ai tenté de pointer du doigt l’essentiel des causes et des conséquences de la pénurie de foncier constructible : existe-t-il des solutions qui soient à la hauteur du problème, qui ne soient pas de simples témoignages ponctuels de ce que nous aimerions, et qui puissent être généralisées ?

2030, c’est (déjà) demain

La France de 2030, celle qui a réduit de moitié sa consommation&nbs;p/ son artificialisation de terres naturelles et agricoles (ZAN), sans bloquer l’ensemble de son économie, c’est demain. Pour rouvrir franchement le robinet des droits à bâtir, détacher le boulet foncier qui enchaîne toutes les initiatives du pays, faire en sorte que l’intensification prenne la relève de l’extension urbaine, nous n’avons pas 10 ans pour nous tromper, nous illusionner Crise sanitaire : le fantasme de l’exode urbain à l’épreuve des faits Crise sanitaire : le fantasme de l’exode urbain à l’épreuve des faits ou répéter les mêmes erreurs que par le passé.

Alors, quelles sont les conditions de la réussite ?

Transiter d’une démocratie du sommeil vers une démocratie du travail

Pour que les élus puissent décider, en notre nom, d’ouvrir le robinet de l’intensification, il faut en premier lieu que le réservoir de résidences principales ne présente pas de fuites trop importantes Le paradoxe basque : face à la pénurie de logement, ne pas construire Le paradoxe basque : face à la pénurie de logement, ne pas construire  : tant que les sujets des résidences secondaires, des locations de courte durée et de la sous-occupation des logements existants ne seront pas pris à bras le corps, il sera difficile de s’engager, collectivement, dans l’effort de l’intensification… De ce côté là, les progrès sont significatifs ces derniers mois.

Il nous faut, deuxièmement, obtenir le consentement de la majorité pour engager des programmes locaux d’intensification, de densification douce et forte, projet de territoire par projet de territoire. Pour cela nous devons répondre, sans détour, à la double question :

  • Que souhaitent les Français ? Pour une partie significative d’entre eux : vivre dans une maison dotée d’un petit jardin La maison : l’opportunité rêvée pour inventer un urbanisme du sur mesure ? La maison : l’opportunité rêvée pour inventer un urbanisme du sur mesure ? , au sein d’un quartier à l’esprit villageois, équipé et desservi, dans lequel on peut accéder à pied, en vélo ou en TC aux emplois, à la nature, aux opportunités… La crise sanitaire a fait resurgir les rêves d’hier comme des ingrédients de base pour bâtir le monde de demain et plus d’un siècle d’étalement urbain a, paradoxalement, préparé un terrain amplement suffisant pour bâtir des maisons — et des immeubles — sans que nous ayons à artificialiser de nouvelles terres ni à construire de nouvelles infrastructures. De ce côté là, la France est largement prête.
  • Qui doit arbitrer ? Les élections municipales de 2014, et plus encore celles de 2020, ont montré que la démocratie locale s’est clairement emparé du sujet de l’urbanisme et du robinet des droits à bâtir en intensification.

Il ne reste plus qu’à transiter d’une démocratie du sommeil vers une démocratie du travail Une démocratie locale qui n’exclue pas le travail Une démocratie locale qui n’exclue pas le travail  : permettons à chacun de voter là où il travaille, et nous rééquilibrerons rapidement les débats.

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