Revenir aux fondamentaux

La construction de conduites d’eau et de réseaux d’égouts pour les projets de logements abordables ne suscite pas beaucoup d’engouement médiatique. Il est aisé de considérer ce sujet comme les étapes de base d’un projet. La plupart du temps, cela n’implique pas de technologie innovante, ni ne soulève de quelconques enjeux de résilience climatique.

Toutefois… Tentez de faire cela correctement à une échelle décisive et l’impression peut être bien différente.

Dans un contexte de croissance rapide des quartiers informels et de ressources limitées, de nombreuses étapes doivent être réalisées correctement pour garantir l’accès de tous les habitants à l’eau potable et à l’assainissement.

Un urbanisme sur-mesure, un bon génie civil et des modèles financiers solides sont essentiels à la réussite de telles interventions. Veiller à ce que toutes les parties prenantes fassent leur part, et en temps voulu, est un défi de taille ; cela nécessite des dispositifs pragmatiques, clairs, durables et… souvent innovants.

L’innovation ne concerne pas uniquement la technologie, mais également les dispositifs et modèles institutionnels mis au point pour permettre aux étapes basiques d’être bien faites. L’innovation réside alors dans le fait que le processus intrinsèquement complexe de transformation de terrains vierges en parcelles résidentielles viabilisées soit réalisé de manière efficace, durable et à grande échelle.

Elle réside également dans le fait qu’en fournissant un accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les villes qui offrent des possibilités d’emploi formel et informel, une contribution significative est apportée à l’amélioration de la résilience des ménages les plus pauvres.

Réussir ce qui est considéré comme basique n’est donc pas basique du tout. Cela nécessite des approches innovantes qui méritent le même niveau de soutien et d’investissement que leurs contreparties techniques.

Photo : Construction de conduites d’eau dans un nouveau quartier d’Okahao (nord de la Namibie), réalisée grâce à un partenariat entre le conseil municipal et Development Workshop Namibia (DWN), une ONG locale. Les clients paient l’équivalent de 800 euros pour leur parcelle.