Performance énergétique des logements et projet global

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2 min de lecture.  |  Publié le 09/01/2023 sur | Mis à jour le 15/05/23

Villes Vivantes CC BY-SA 4.0

En matière de rénovation énergétique, il est fréquent d’opposer “projet global” (isolation + ventilation + chauffage performant) et “mono gestes” (intervention sur un de ces postes). En réalité, un projet global, c’est avant tout un projet qui prend en compte la globalité des besoins de l’habitant, mais aussi la hiérarchie de ces besoins en fonction d’un budget… Et pas nécessairement un projet à 100K€ !

“Ma toiture fuit, il pleut dans ma chambre ! Puis-je bénéficier d’une aide pour la réparer ?” “Madame, je suis désolé, nous pouvons financer la rénovation de toiture seulement si elle est indispensable pour réaliser une isolation thermique de toute la couverture” “Mais même avec l’aide, cela me coutera plus cher que juste réparer le toit !”.

Cet échange, entendu il y a quelques années dans un Espace Info Énergie, montre, si besoin était que faute de répondre aux attentes les plus pressantes d’un porteur de projet, engager un projet de rénovation énergétique efficace est difficile. Difficile également de dire à cette dame que ses huisseries vétustes disjointes et leurs courants d’air étaient moins urgentes à changer que sa chaudière, même si telles étaient les conclusions de l’évaluation énergétique…

Un peu plus loin dans la gamme des revenus, l’étude réalisée entre 2005 et 2017 par des chercheuses de University of Cambridge sur un panel de 55 154 ménages et publiée en janvier 2023, soulevait la question des extensions et des vérandas : lorsqu’elles sont implantées après une rénovation énergétique, elles en compromettent les bénéfices. Lorsqu’elles sont présentes avant, il est particulièrement délicat de modéliser la rénovation.

Dans les deux cas un panorama et une hiérarchisation des besoins sont des clés pour envisager une rénovation énergétique réussie. Avec toute la difficulté d’arbitrer, de prioriser et d’articuler des sujets situés sur des plans différents : confort de vie, besoin d’une chambre pour l’arrivée d’un enfant, mise aux normes de l’assainissement, assèchement d’un mur humide, envie de lumière…

Comment faire fonctionner des aspirations et des réalités techniques aussi hétérogènes dans un projet et dans un budget, surtout si l’accès à des aides impose des performances normées ?

Et si l’enjeu fondamental pour déclencher des projets de rénovation énergétique dans un logement privé consistait à intégrer toutes les composantes de projet qui justement ne relèvent pas de la rénovation énergétique ?

Dans cette logique, l’accès aux aides publiques, conditionné à un référentiel normatif de la thermique bâtiment et de la décence, doit faire place à une écoute des aspirations du ménage dans toute leur diversité.

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