Et si en cherchant à renforcer la biodiversité en ville avec des méthodes hors sol, on relançait plutôt l’étalement urbain ?

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2 min de lecture.  |  Publié le 22/11/2024 sur | Mis à jour le 22/11/24

La promesse faite par le 1er Ministre, ce mercredi, de modifier le décret de nomenclature des espaces servant de référence à la mise en œuvre de la loi ZAN, pour que les jardins pavillonnaires ne soient plus considérés comme des surfaces artificialisées, reviendrait dans la pratique, même si cela peut paraître légèrement contre-intuitif, à favoriser l’étalement urbain au détriment de la densification (c’est ce que j’expliquais dans mon post d’hier matin).

Que ce soit l’intention des aménageurs et lotisseurs, on peu le comprendre. Mais je suis presque certain que ce n’est pas tout à fait l’intention de Michel Barnier et de son gouvernement.

Quelle est la racine de l’incompréhension qui amène à une telle situation ?

Je crois qu’elle réside dans notre propension — élus, urbanistes et autres — à considérer une ville, et en particulier une maison avec son jardin, comme des objets figés et définis en soi, qu’on pourrait connaître, qualifier, puis réglementer dans l’absolu, en fonction de leurs caractéristiques à un instant t, indépendamment des usages et des pratiques dont tous ces espaces font l’objet, et comme s’ils ne pouvaient connaître aucune évolution.

En matière de biodiversité en milieu urbain, pourtant, les études scientifiques tendent à montrer que c’est la question de la plantation puis de l’entretien qui est la clé. C’est-à-dire celle du jardinage.

En un mot : si nous souhaitons nous préoccuper du renforcement de la nature et de la biodiversité en ville (qui ne le souhaite pas ?) c’est en premier lieu des jardiniers, de leur nombre, et de l’aide que nous pouvons leur apporter, que nous devrions discuter, bien plus que d’outils de description puis de réglementation a priori des qualités, supposées telles ou telles, des jardins.

Un SIG et un règlement n’ont jamais fait un jardin, des jardiniers, oui.

Dans la pratique, sur un terrain d’un peu plus de 100m², on peut tout à fait observer un couvert arbustif et arboré nul, égal à zéro, comme des cas très différents, comme celui-ci situé dans la Métropole d’Aix Marseille Provence avec un couvert qui atteint 48% de la parcelle.

Oui la maison individuelle dense existe. Oui elle est désirable, oui elle correspond à une aspiration actuelle de bon nombre d’habitants.

Les quartiers pavillonnaires des premières couronnes des agglomérations recèlent un potentiel de densification considérable s’ils ne sont pas mis sous cloches, figés, comme c’est le cas d’un nombre grandissant de territoires où les PLU(i) empêchent littéralement toute évolution.

Partageons les terrains, plantons et jardinons, ce qui nous permettra de rapprocher les habitants des centralités, de ne plus consommer de terres naturelles et agricoles, de renforcer la présence de la nature en ville et de continuer à construire des maisons, pour ceux qui y aspirent.

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