La densification douce pour nous aider à endiguer la pénurie de logements étudiants ?

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3 min de lecture.  |  Publié le 14/02/2024 sur | Mis à jour le 20/02/24

Faute d’argent, un étudiant sur dix bénéficiant d’une aide alimentaire a dû dormir dehors ou dans une voiture au cours des 12 derniers mois

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Bfmtv.com

Un étudiant sur dix a manqué d’un logement en 2023

« Faute d’argent, un étudiant sur dix a dû dormir dehors ou dans une voiture au cours des 12 derniers mois, selon une nouvelle enquête »

Comme l’indique le titre du reportage BFMTV réalisé en février 2024, la situation est alarmante, voire « accablante » si l’on en croit les conclusions d’une autre étude publiée en novembre 2023 par le syndicat l’Union étudiante.

Selon cette étude :

  • 87 000 étudiants ont entamé leur année universitaire 2023-2024 sans logement ;
  • Plus d’un étudiant sur deux (soit plus d’1,5 millions de jeunes) est mal logé ;
  • 29,5% des étudiants sont en situation de cohabitation contrainte et souffrent de l’absence de domicile personnel ;
  • Près de 20% des étudiants qui vivent chez leurs parents ont plus d’une heure de trajet, (contre 3,2% pour les étudiants vivant dans un logement indépendant) ;
  • On compte en moyenne 16 étudiants pour 1 logement Crous.

Il n’est pas rare d’entendre, par ailleurs, des communes dans lesquelles sont situées des campus universitaires, ou à proximité immédiates de ceux-ci, se plaindre des divisions de pavillons transformés en logements étudiants avec jardin.

Il est vrai que les pénuries d’offre sont parfois favorables aux actions d’acteurs peu scrupuleux qui produisent des logements de fortune, pour répondre à une partie de la demande non satisfaite. L’instauration du permis de diviser et du permis de louer peuvent donner des points d’appui à la collectivité publique pour visiter les immeubles et pousser les propriétaires et investisseurs à respecter des critères de décence.

Mais, plutôt que de lutter contre ce phénomène, nous devrions l’accompagner : accompagner les propriétaires de maisons dans des projets intelligents et qualitatifs de division, extension et reconfiguration de maisons qui, de toute façon, sont souvent mal isolées, plus au goût du jour et dont la distribution des pièces et la typologie ne sont plus adaptées aux besoins actuels.

Le BUNTI et le BIMBY au service de la création de nouveaux logements étudiants

Par un accompagnement de type Bunti et Bimby, selon une approche patrimoniale, architecturale et technique permettant d’ouvrir des options compatibles avec les règles des Plans Locaux d’Urbanisme :

  1. une partie du parc de maisons individuelles existantes peut être partiellement ou complètement convertie (Bunti) en logements étudiants de qualité, là où sont les besoins, par des micro-projets à maîtrise d’ouvrage habitante de propriétaires souhaitant, également, valoriser leur patrimoine, améliorer leur propre confort de vie et embellir leur cadre de vie ;
  2. d’autres « maisons » peuvent être construites dans les jardins (Bimby), qui complètent les typologies dominantes du parc existant (essentiellement des maisons familiales) par des projets correspondant mieux aux besoins actuels, par exemple de petits plain-pieds pour personnes âgées, ou encore de nouveaux logements étudiants en rez-de-jardin ou construits autour d’un patio.

Cette production en densification douce peut venir compléter des programmes spécifiques de logements étudiants, par un processus de diversification des formes d’habitats favorable à une meilleure mixité sociale de nos villes et, surtout, à une réponse sérieuse, c’est-à-dire qualitative et quantitative, aux besoins structurels en besoins en logements en général, et en logements étudiants en particulier.