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Crise de l’immobilier neuf : vers la fin du pavillon avec jardin en Bretagne ?
Angeline Demuynck | francebleu.fr
Selon le président finistérien de la Fédération du bâtiment, relayé ici par France Bleue, en l’absence de décisions politiques, c’est 300’000 emplois en moins en France en 2025
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En cause, la chute drastique du nombre de permis de construire accordés pour des maisons individuelles en Bretagne : moins 18% entre juillet 2023 et juin 2024, le niveau le plus faible enregistré depuis 2000. La hausse des prix des matériaux et la raréfaction du foncier dans le contexte du ZAN ont fait exploser le budget nécessaire à la construction d’une maison bretonne de 30% et à ça s’ajoute le niveau des taux d’intérêt. Tous ces éléments sont biens réels et on ne peut que comprendre le pessimisme qui gagne toute la filière de production de maisons individuelles.
Mais si nous nous refusons à adopter ce pessimisme, c’est que la Bretagne est, de toutes les régions de France, celle qui est aujourd’hui la plus en pointe sur la réinvention de la maison avec jardin. Nous sommes bien placés pour le confirmer : après Morlaix Communauté et le Pays de Vitré, nous sommes sur le point de lancer une nouvelle opération BIMBY et BUNTI en partenariat avec l’agglomération de Lorient.
L’équation de la rareté du foncier et des effets du ZAN peut se résoudre en travaillant sur-mesure ; en reconfigurant des maisons existantes (pour les diviser, par exemple) ou en construisant des maisons neuves dans les jardins, à l’initiative des propriétaires actuels dont la vie a évolué et qui sont nombreux à avoir des projets que nous pouvons aller chercher. Quant aux effets des coûts de construction et de la capacité financière des ménages, ils peuvent en partie être compensés en adaptant la taille des maisons, mais aussi des terrains ; c’est ce que nous observons, par exemple, dans le cadre de notre opération BAMBA à Clermont-Ferrand (dans laquelle les parcelles sont découpées à la demande selon les besoins et les capacités financières des acquéreurs) : entre 2023 et 2024 la surface des terrains réservés a baissé de 33% pour atteindre 169 m² en moyenne, ce qui n’est pas sans créer de nouvelles formes urbaines plus proches de nos villages, qu’ils soient auvergnats ou bretons, que des lotissements construits ces dernières décennies.
Donc non, ce n’est pas la fin du pavillon avec jardin en Bretagne. Ce qui est sans doute fini, c’est la construction de grands lotissements, le grignotage des terres agricoles comme des espaces naturels et l’étalement urbain très peu dense. L’avenir est au contraire à la densification douce, à la création de maisons sans doute plus petites sur des terrains plus petits — quoi que rien ne nous y oblige, il existe des grands terrains comme des terrains plus petits qui peuvent être divisés pour produire une nouvelle offre de terrains à bâtir — mais surtout plus proches du cœur de nos villes, c’est-à-dire des emplois, des commerces et de l’école de nos enfants. C’est une nouvelle façon de concevoir l’urbanisme et la production de logements qui fait appel à de nouvelles techniques et qui, en passant à l’échelle, créera même de nouveaux métiers. C’est un urbanisme qui s’adapte finement à la demande et les Bretons, en la matière, sont nettement en avance.
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