Etats-Unis : les règles qui ont créé une crise du logement sans précédent
Saviez-vous que les Etats-Unis connaissent, comme nous, une crise du logement sans précédent avec une pénurie estimée à 4 millions d’unités ?
Et si nous considérions les “grandes villes” comme des “équipements stratégiques” du pays ?
Au même titre que nos infrastructures de transport, de communication et de production énergétique ?
Si les grandes villes créent une forme de “sécurité”, de “fiabilité” et de “stabilité”, et donc finalement de “résilience” pour les individus, comme je l’expliquais dans mon article précédent, elles peuvent être aussi considérées du point de vue du service qu’elles rendent à l’économie dans son ensemble.
Lors du forum “Habitat, Climat et Territoire” organisé en septembre 2022 par La Gazette des communes, Xavier Timbeau présentait ses travaux menés au sein de l’OFCE sur le sujet de l’accessibilité aux emplois en fonction du lieu d’habitation.
Il fait ressortir les différences quantitatives du niveau de service rendus par les grandes métropoles en matière d’accès aux emplois :
Certes la vie en Ile-de-France, en dehors de Paris, fait peu “rêver” (en 2022).
Certes on y observe des dysfonctionnement plus nombreux, des contraintes plus fortes qu’ailleurs, en matière de prix, de circulation, de pollution.
Beaucoup n’y vivent sans doute pas par choix.
Mais le service rendu par la métropole parisienne à des millions d’habitants, et aux acteurs économiques du pays, est immense.
Nous pouvons, et devrions peut-être, considérer l’ensemble des désagréments, réels, des grandes villes, au regard du service global qu’elles rendent :
1/ une forme de “résilience” pour les individus dont la sécurité économique dépend directement des options qui sont à leur disposition plus que des institutions ;
2/ une forme de “hub d’accès” ultra efficace aux compétences et aux acteurs économiques d’un secteur.
“L’industrie est dans les Métropoles” clame Pierre Veltz dans “La nouvelle donne territoriale” :
“Des systèmes organisationnels extrêmement décomposés, segmentés sont capables de se reconfigurer plus rapidement dans un milieu métropolitain. Ce n’est pas un hasard si certaines industries qui ont toujours fonctionné sur ce modèle – celle du cinéma, par exemple – sont métropolitaines. Dans tous les systèmes où interviennent une multitude d’acteurs, la recomposition des chaînes de valeur se fait plus facilement à l’intérieur des tissus métropolitains, parce que le marché des compétences et des services y est beaucoup plus large. La taille du pool de talents disponibles facilite l’appariement entre les compétences demandées et offertes. C’est ce qui fait la force des métropoles. »
“Il y a, dans le monde universitaire, dans l’industrie, des tailles critiques.”
Les grandes villes sont sans doute l’un des maillons essentiels de la souveraineté industrielle de la France.
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