Les maires face au NYMBY

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2 min de lecture.  |  Publié le 20/11/2024 sur | Mis à jour le 20/11/24

Logement, mobilités, occupation des sols : le communalisme en question - 5/11 - 16h00 (SEPR)

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Journées de l’Economie | Youtube.com

Quels sont les défis des maires face à la construction de logements et aux blocages institutionnels ?

Ce sont les questions que m’a adressé Victor Delage de l’Institut Terram lors des Journées de l’Économie 2024 où j’ai eu le plaisir d’intervenir aux côtés de Jacques Levy et Jean Coldefy.

Et pour passer à l’action, je vous propose un résumé en 9 points :

  1. La France, comme d’autres pays européens, fait face à une crise aiguë avec une chute drastique des unités de logement produites (de 450’000 à 250’000 unités par an), amplifiant les inégalités socio-économiques, patrimoniales et spatiales.
  2. L’opposition locale aux projets (NIMBY) freine la construction de logement et d’équipement même dans des zones bien desservies. Si ce phénomène existe depuis longtemps, il s’est fait remarquer au moment de la loi SRU et s’est trouvé de nouveaux prétextes ces dernières années en détournant des arguments en faveur de la biodiversité et de la transition environnementale.
  3. La fragmentation de la gouvernance locale rapproche les élus locaux de la manifestation des intérêts individuels et l’adage maire bâtisseur, maire battu se vérifie souvent sur le terrain.
  4. A Rosny-sous-Bois, malgré des investissements massifs pour améliorer la desserte et accueillir de nouveaux habitants (nouvelle station de la ligne 11 et du Grand Paris Express), la mairie revendique fièrement une réduction de -66% des permis de construire, soulignant une nouvelle forme de revendication NIMBY décomplexée, par les élus eux-mêmes.
  5. Mais tout ceci contraint les ménages à s’éloigner, augmentant les coûts de transport, le temps de trajet et les émissions carbone.
  6. C’est d’autant plus problématique qu’on ne peut voter que là où l’on est parvenu à se loger, ce qui rend difficilement audible le point de vue de ceux qui n’ont pas eu d’autres choix que d’aller vivre plus loin.
  7. Le Japon, avec ses règles d’urbanisme nationales encadrant une constructibilité minimale autorisée à l’échelle de la parcelle montre qu’un urbanisme dense mais également villageois peut s’organiser autour d’un réseau de transport en commun ultra performant.
  8. En France, il n’est pas trop tard pour espérer l’émergence d’un mouvement favorable à la construction de nouveaux logements (type YIMBY) sur le modèle de ce qu’il se passe aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne.
  9. Sans attendre, il est urgent de réintroduire des incitations fiscales pour les collectivités bâtisseuses (pourquoi ne pas, par exemple, leur flécher tout ou partie de la taxe sur la plus-value immobilière ?) et d’autoriser et d’accompagner les projets des particuliers visant à construire 1 ou 2 logements sur leur parcelle.

La solution à la crise du logement passera sans doute par plus de local, mais tant que le NIMBY et ses nouvelles variantes pseudo-écologiques ne seront pas contrés, nos bonnes intentions resteront lettres mortes !

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