Échouer, apprendre et progresser – ou – Échouer, interdire et renoncer ?
Pour progresser, il faudrait quitter le débat et aller sur le champ du savoir faire : la densification douce n’est pas bonne ou mauvaise en elle-même
@annebellemain | Twitter.com
Nouvelle victoire du NIMBY : 66% de logements en moins !
Ainsi, à Rosny-sous-Bois, qui s’apprête à accueillir une gare du Grand Paris Express en 2030, on célèbre la sobriété immobilière, sur les panneaux publicitaires de la ville, en pleine crise du logement
:
Moins c’est mieux, enfin surtout à côté de chez moi
…
Nous sommes en zone A (au sens du zonage Pinel) c’est-à-dire en zone tendue (env. 4’000 €/m² dans l’ancien), le PS a fait 48% au 1er tour des dernières législatives puis 73% au second tour, et le maire élu est divers droite.
Autrefois réservé aux communes les plus huppées, voici donc que le phénomène NIMBY est désormais complètement généralisé et décomplexé dans notre beau pays, progressant à une vitesse fulgurante dans tous les secteurs tendus du territoire national quelle que soit leur couleur politique.
Le SDES révélait d’ailleurs, il y a quelques jours, que l’efficacité foncière progressait partout en France sauf dans ces territoires tendus…
C’est donc à l’échelon municipal que cet égoïsme territorial du NIMBY se déploie en toute quiétude, dissimulé dans un cheval de Troie à trois têtes :
déjà là, des
bien logéspour reprendre le mot d’Emmanuelle Cosse, qui ont intérêt, pour la valorisation patrimoniale de leurs biens, à ce que l’on construise moins et que l’on renforce la pénurie.
C’est presque toute la France des secteurs tendus
, finalement, qui nous dit, à l’échelle de chaque commune :
Allez vous loger ailleurs !
Or cette France tendue est aussi celle des emplois, des services, des transports en commun efficace, de l’accès à la culture, aux équipements.
On entend bien sûr des gens nous expliquer qu’avec une vraie
politique d’aménagement du territoire toutes ces aménités que recherchent les habitants pourraient être mieux réparties sur le territoire.
Mais, vous remarquerez, la plupart des personnes qui s’expriment ainsi ont, elles-mêmes déjà, une place au soleil dans ces zones tendues, avec 1 voire 2 logements dans les endroits stratégiques du territoire.
Étonnamment, aucune d’elles n’est prête à laisser sa place.
Et vous ?
On attend beaucoup de l’État pour résoudre cette crise du logement et l’arrivée d’un Ministre du Logement de plein exercice en la personne de Valérie Létard suscite beaucoup d’espoirs.
Mais il nous faudra bien, aussi, accepter de regarder la réalité locale en face : là où les projets sont viables, et finançables, car ils répondent à une demande forte, ils sont bien souvent bloqués par des équipes municipales qui cèdent aux pressions de certains riverains, souvent minoritaires, mais organisés et influents :