Abonnement “invisible” : dans le coût d’un logement, combien pèse son emplacement ?
C’est la rareté des logements disponibles dans des emplacements « de qualité » qui fait grimper le logement dans les dépenses des ménages.
Pénurie de main-d’oeuvre : quels secteurs d’activité manquent de bras ?
Julie Renson Miquel | lexpress.fr
Nous observons à la fois une pénurie de main d’œuvre et une pénurie de logements. Sans grande surprise, l’une et l’autre sont liées.
Tout part de deux phénomènes : la politique du zéro artificialisation nette et le NIMBY (le fait de ne pas vouloir accueillir des projets d’intérêt général tout près de chez soi et de préférer qu’ils s’installent ailleurs). Ces derniers créent la rareté du foncier constructible, qui crée une pénurie de logements dans les secteurs en forte demande — ce qui fait monter les prix du neufs comme de l’ancien.
Si le salaire et les conditions de travail proposés ne sont pas suffisants pour se loger correctement, à cause de prix prohibitifs de l’immobiliers et des coûts du déplacement quotidien, alors la main d’œuvre viendra nécessairement à manquer.
Ce n’est évidemment pas le seul facteur de la difficulté du « sujet travail » aujourd’hui : il y a bien entendu la question du sens, du management, de l’épanouissement professionnel… Néanmoins, le prix du foncier est un facteur considérable qu’on aurait tort de sous-estimer.
Le marché du travail et le marché du logement sont étroitement liés.
Le logement cher est un boulet attaché aux pieds des ménages actifs et finalement des entreprises, qui doivent aider leurs employés à payer très cher des conditions de vie très difficiles.
À refuser de construire du neuf et de répondre à la demande réelle (tout en mobilisant le parc vacant bien sûr), notamment dans le cœur des grandes villes et agglomérations dynamiques, on joue le jeu de la rareté, de la pénurie, de la hausse des prix, si bien qu’à un moment, travailler ne sera plus une option viable pour nombre de français.
Oui, bien sûr, nous aimerions tous que les villes moyennes et les territoires ruraux devraient offrent des débouchés complémentaires en nombre suffisant pour équilibrer le développement du pays mais, dans les faits, c’est bel et bien dans les grandes villes que les emplois se créent.
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