Vivre en maison à quelques minutes à pied du métro
À Tokyo, on trouve des dizaines de milliers de maisons à quelques minutes de marche des plus stations les plus fréquentées du monde.
Quand on parle de végétalisation des villes, on pense immédiatement à la plantation d’arbres et à la multiplication des strates herbacées.
Bizarrement, on évoque assez peu les plantes grimpantes qui sont pourtant dotées d’un atout remarquable par rapport aux arbres : elles n’ont pas de tronc !
Explication.
Grandir pour une plante est question de vie ou de mort : elle est en compétition pour capter la lumière du soleil avec les autres plantes et les obstacles (bâtiments, etc.).
Dans cette course à l’énergie solaire, les arbres construisent leur propre structure autoportante : c’est leur tronc.
Sauf que fabriquer ce tronc est extrêmement long et coûteux en énergie pour un arbre, comme le rappelle le biologiste Marc-André Sélosse1.
Il suffit de comparer la faible quantité de glands que produit un chêne adulte (entre 5’000 et 10’000) par rapport à n’importe quelle petite plante qui produit des milliers de graines.
Un arbre investit la très grande majorité de son énergie dans sa croissance au détriment de sa reproduction, ce qui constitue un gros désavantage évolutif.
À la différence des arbres, les plantes grimpantes utilisent des structures préexistantes (artificielles ou naturelles) pour gagner la course à la lumière.
Elles s’agrippent pour grandir et n’ont pas à dépenser de l’énergie dans la fabrication d’un tronc ayant une fonction structurelle comme le font les arbres.
C’est ce qui explique la vitesse de croissance très élevée de nombreuses plantes grimpantes, comme le faux jasmin ou le lierre.
De plus, nombre d’entre elles disposent d’un feuillage caduc qui permet de préserver les apports solaires en hiver.
C’est notamment le cas de la vigne vierge vraie (Parthenocissus quinquefolia) qui était utilisée dans le sud de la France pour recouvrir les pergolas et qui était vivement taillée afin de retarder sa reprise au printemps pour préserver les apports solaires.
Compte tenu de leur vitesse de croissance élevée, certaines plantes grimpantes sont cependant de redoutables invasives (certaines espèces de vigne vierge sont d’ailleurs classées comme envahissantes).
Selon le jardinier Emmanuel Itier, spécialisé dans les plantes adaptées à la sécheresse, les plantes grimpantes demandent beaucoup de travail au jardinier
car elles nécessitent d’être fréquemment entretenues et taillées.
Le sécateur est donc souvent le meilleur allié des plantes grimpantes.
Malgré leur structure très différente d’un arbre, certaines plantes grimpantes très vieilles peuvent en avoir les mêmes dimensions.
L’illustration de ce post montre une glycine (Wisteria) de plus de 150 ans située dans l’Ashikaga Flower Park, près de Tokyo.
On dirait un arbre millénaire !
À quand le grand retour des plantes grimpantes en ville ?
Notes :