Under the radar

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3 min de lecture.  |  Publié le 22/11/24

DEVELOPMENT WORKSHOP NAMIBIA

Le développement informel de l’urbanisation reste l’un des enjeux les plus urgents en Afrique australe. Rien qu’en Namibie, les données d’un recensement récent montrent que les logements informels ont presque triplé au cours de la dernière décennie, passant de 77’899 en 2011 à 217’069 en 2023. Dans les pays voisins, la situation est similaire, si ce n’est, à plus grande échelle encore.

Les collectivités locales portent souvent le poids de ce défi. La plupart du temps sous-financées et manquant de personnel, elles sont confrontées quotidiennement à des habitants qui demandent l’accès à un terrain résidentiel, à l’eau potable et à l’électricité. En réponse, nombreuses d’entre elles adoptent des solutions pragmatiques, faisant du mieux qu’elles peuvent avec des ressources très limitées.

Les collectivités locales ont effectivement recours à une approche simple mais très efficace : elles appliquent un plan d’urbanisme de base, délimitent les routes et les parcelles, et les attribuent aux habitants qui en font la demande. Cela permet à ces derniers de bénéficier d’une sécurité foncière et de l’assurance que les services s’amélioreront au fil du temps. Il s’agit alors sans aucun doute d’une bien meilleure option que l’installation au sein d’un quartier informel sans plan d’aménagement, sans services ni sécurité foncière. Les collectivités locales développent donc une approche sites and services (la mise à disposition d’un lot à bâtir et de services de base) pour répondre efficacement et à moindre coûts aux besoins locaux en matière de logement.

De telles initiatives sont mises en œuvre à grande échelle dans toute la région. Les captures d’écran de Google Earth, ci-dessous, donnent des exemples situés à Huambo (Angola), à Otjiwarongo (Namibie) et à Lubumbashi (RDC). En zoomant sur d’autres villes, des schémas similaires apparaissent. Les tracés routiers de base suggèrent souvent que la planification et l’arpentage ont été effectués localement. Bien qu’il soit loin d’être parfait, ce type d’aménagement représente une amélioration significative par rapport à l’absence totale de planification.

Huambo (Angola) | Google Earth
Otjiwarongo (Namibie) | Google Earth
Lubumbashi (RDC) | Google Earth

Une grande partie de cet aménagement urbain se déroule sous le radar de l’aide internationale au développement, et même des politiques nationales de logement et d’urbanisme. Aucun consultant, ni agence internationale de développement n’effectue de rapport ou d’évaluation.

Pourtant, ces projets transforment la vie des gens à grande échelle.

Que peut-on faire ?

Tout d’abord, une enquête régionale pourrait permettre de mieux comprendre ce qui se passe sur le terrain. Ensuite, l’accompagnement par les autorités publiques et les experts internationaux devrait être adapté aux besoins réels, par exemple par l’élaboration et la transmission de relevés topographiques à l’échelle de la ville, la mise à disposition d’expertise en matière de planification et le financement ciblé des infrastructures de ces nouvelles zones résidentielles.

Enfin, le soutien et l’intensification de ces initiatives devraient devenir un axe prioritaire de l’aide internationale au développement et être davantage représentés lors d’événements clés, tels que le récent Forum urbain mondial (FUM) qui s’est tenu au Caire en 2024. Cela permettrait enfin de faire connaître largement ces initiatives.

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