“A la place du garage, on a fait une salle de sport” : les avantages de construire sa maison en auto-promotion

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4 min de lecture.  |  Publié le 02/10/23

En France, l’âge moyen d’accès à la propriété se situait autour de 32 ans en 2019, selon une étude de l’institut Harris Interactive pour le Conseil supérieur du notariat. Et encore, dans les grandes agglomérations, cela concerne essentiellement les catégories les plus favorisées de la population, à savoir les jeunes cadres.

Passer de locataire à propriétaire en restant proche du centre-ville

Locataire à Clermont-Ferrand depuis 3 ans, Hafu, 28 ans, ne s’imaginait pas pouvoir devenir propriétaire d’une maison individuelle de si tôt. Pourtant, en quelques mois, elle a trouvé avec son compagnon le moyen de concrétiser ce projet de vie, et ce sans changer de quartier, ni renoncer à la proximité avec le centre-ville.

En 2022, la ville de Clermont-Ferrand lançait le projet BAMBA en partenariat avec l’opérateur Villes Vivantes. Première expérimentation de ce type en France, l’idée consiste à produire un lotissement dense avec des terrains sur mesure, conçus en fonction du projet des futurs habitants. Abordables et économes en foncier, ces terrains sont situés à proximité du centre-ville.

C’est en se promenant dans leur quartier qu’Hafu et son compagnon sont tombés sur le projet BAMBA : “à tout hasard, en fait, en rentrant des courses, on est passés par le terrain et on a vu un panneau qui annonçait le projet ».

Séduits par la perspective de faire bâtir une maison dans le quartier où ils vivent déjà depuis 3 ans, dont ils apprécient la tranquillité et la proximité du centre-ville, les deux jeunes trentenaires prennent rendez-vous avec l’architecte en charge du projet.

Concevoir son projet plutôt que de le choisir dans un catalogue

S’ils avaient déjà en tête d’acheter une maison, Hafu et son compagnon avaient imaginé acheter un bien ancien et non faire construire :

À la base, c’était pas trop accessible pour nous, c’était très cher, sauf pour les maisons qui étaient vraiment très très vieilles”. Problème : sur ces biens, le coût exorbitant des travaux à prévoir rend le projet tout bonnement inconcevable.

Contrairement au niveau de prix de l’opération BAMBA, qui a de quoi surprendre le couple d’auvergnats : “quand on est tombés sur le projet, on n’y croyait pas ». En réalité, si les prix sont aussi abordables, ce n’est pas parce que la ville de Clermont-Ferrand vend ses terrains moins chers que le prix du marché.

Pour saisir comment des terrains proches du centre-ville peuvent entrer dans le budget d’habitants comme Hafu et son compagnon, il est nécessaire :

  1. de comprendre comment le processus de co-conception des projets avec les habitants mis en place dans l’expérimentation BAMBA permet de faire baisser la taille des terrains souhaités par les ménages : Hafu et son compagnon sont ici passé d’une surface de jardin initialement envisagée de 300m2 à 150m2, grâce à une conception 3D en temps réel mêlant programmation et conception de la maison simultanément avec la définition du jardin. La surface étant ainsi optimisée, mieux agencée, elle est au final divisée par deux, et le prix aussi.
  2. De comprendre les économies réalisées lorsque pour faire progresser la densité de l’habitat individuel on ne recourt pas à la promotion immobilière (comme dans les opérations classiques d’habitat groupé) mais à l’auto-promotion : c’est l’habitant qui fait l’acquisition du terrain et qui fait bâtir, avec le maître d’oeuvre de son choix. Grâce à ce travail de maître d’ouvrage (à ne pas confondre avec l’auto-construction), qui permet de se passer du chaînon de la promotion immobilière, le ménage économise ainsi entre 500€ et 1000€/m2 de surface de plancher créé.

“Avoir une maison quasiment plus grande que le jardin”

En échangeant avec les équipes responsables du projet BAMBA, le couple décide que la surface optimale pour accueillir leur projet est un terrain de 150 mètres carrés – surface qui permet de trouver un compromis intelligent entre le désir de jardin, et l’entretien que ce dernier requiert :

“Pour nous, la priorité, c’était d’avoir la maison limite plus grande que le jardin, parce que c’est beaucoup d’entretien quand même un jardin et on ne pense pas pouvoir le faire correctement. Donc ça nous a permis d’avoir finalement un petit jardin”, explique Hafu.

Il faut chercher la particularité de la maison ailleurs, du côté du garage. Coach sportif salarié dans un gros club de rugby de la région, le compagnon d’Hafu a dans l’idée de développer son réseau pour se mettre à son compte. C’est en discutant de ce projet avec l’équipe de Villes Vivantes que l’option de remplacer le garage par une salle de sport émerge, au fil des échanges.

Cette installation offre également des bénéfices à plus court terme, puisque la nouvelle pièce va permettre au couple de résilier leur abonnement mensuel à la salle de sport.

Le travail de co-conception permet ainsi de faire émerger des options insoupçonnées, à l’image de cette deuxième salle de bain qui transforme la chambre principale en véritable suite parentale :

“Et je me rappelle que du coup, à la fin de notre appel, on s’est dit avec mon mari, mais on va avoir en fait une maison de luxe. Et ça peut paraître un détail, mais c’est qu’on n’y avait pas pensé. C’est vrai que c’est confortable on va dire. C’est un truc qui nous a marqué et qu’on n’aurait jamais pensé avoir un jour.”

La plus grande fierté d’Hafu ?

Le fait d’avoir dessiné elle-même sa maison.

“Contrairement aux constructeurs qui vous donnent un catalogue et vous obligent à choisir entre plusieurs options, nous avons pu concevoir notre projet de A à Z, en bénéficiant d’un accompagnement intelligent”.