Le lotissement n’a pas dit son dernier mot…

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2 min de lecture  |  Publié le 17/11/2022 sur | Mis à jour le 17/03/23

Arch. dép. Puy-de-Dôme, 3 Fi 139

Les lotissements d’hier peuvent-ils devenir les villages de demain ?

Comme je le montrais dans cet article, les lotissements peu denses du dernier siècle peuvent devenir les villages (périurbains et métropolitains) de demain : c’est un vrai scénario à étudier dans la perspective du ZAN.

Un scénario assez facile à imaginer, plus difficile, délicat à réaliser, mais :

  • les infrastructures et les réseaux sont là (il faudra les améliorer, les entretenir, les upgrader) ;
  • le Bimby et le Bunti sont des voies qui montrent qu’on peut le faire avec art et, aussi, en prenant soin des projets et des besoins des habitants actuels de ces lotissements : dans une maison sur 3 c’est une personne seule qui vit… Autant dire que la seconde voire la troisième maison à bâtir dans le jardin pourra être plus petite, de plain pied, bien différente du pavillon familial au milieu de son terrain !

Le lotissement du futur : un héritier des bastides ?

Le lotissement moderne, peu dense, est un lointain descendant (“ère pétrole”) des lotissements plus denses d’autrefois (“ère mobilités douces”), et notamment des lotissements médiévaux et autres bastides qui montrent qu’on peut aménager, viabiliser et lotir tout en produisant une forme urbaine structurée et ambitieuse : on pense aux arcades toutes différentes des places centrales des bastides du sud ouest, ou encore à ces villes nouvelles auvergnates dont Montferrand, plus tard assemblée à Clermont, est un exemple remarquable.

Pourquoi donc s’intéresser à nouveau aux lotissements ?

  1. Parce qu’ils forment un gisement d’abondance foncière en densification si l’on accepte qu’ils deviennent des villages (et si on s’organise pour) ;
  2. Parce qu’il est possible de créer des lotissement denses dès l’origine (le projet Bamba mené par Villes Vivantes dans le coeur de la métropole clermontoise est une tentative en cours de reprendre le flambeau des bastides … ) ;
  3. Parce que dans les 2 cas (évolution de lotissements vers des villages ou création de lotissements denses en opération d’aménagement) ils permettent d’envisager le recours à l’auto-promotion (production de l’habitat à maîtrise d’ouvrage habitante) pour produire une forme urbaine à la fois sur-mesure et abordable.

A l’heure où l’on s’inquiète de la fin du Pinel, l’habitat dense à maîtrise d’ouvrage habitante accompagnée peut ouvrir la voie d’un modèle économique différent – et plus “sobre” – du modèle de la promotion immobilière afin de produire la densité, la mixité et la qualité urbaines que nous sommes nombreux à rechercher.