Rénovation énergétique : sortir des « mono-gestes »… ou des politiques publiques « mono-objectif » ?
La rénovation aidée ne doit pas être un déversoir à argent public mal utilisé parce qu’employé sans compréhension de la nature des besoins.
Crise du logement – « On ne peut pas se permettre d’être modéré » pour Iñaki Echaniz – Premium
Anthony Michel | placeco.fr
« On est dans une véritable crise du logement, ici, au Pays Basque, mais aussi en Béarn. Ça touche toute la façade littorale atlantique, ça touche les grandes villes comme Marseille, Bordeaux, Paris, etc. Et c’est un sujet qui n’était pas à l’ordre du jour politique qui ne l’a pas été ces cinq dernières années. »
Derrière le sujet du logement, qui a en effet du mal à émerger sur la scène politique nationale et qui, c’est bien naturel, commence à être regardé de plus près sous l’angle fiscal et réglementaire, se cache un autre sujet d’envergure, plus vaste encore puisqu’il nous emmène au sud jusqu’à Lisbonne, qui a connu les mêmes manifestations d’habitants qu’à Bayonne ce week-end…
Ce second sujet, qui se tapit derrière celui du logement, et qui est je pense la cause principale des dérèglements que nous observons, cet « éléphant dans la pièce », c’est la géographie.
Les résidences secondaires, les locations touristiques de courte durée, les prix prohibitifs du foncier, des logements neufs et anciens, la spéculation immobilière… sont les signes d’un décalage grandissant entre les lieux de ces nouveaux besoins, de ces nouvelles aspirations, et l’aménagement du territoire dont nous avons hérité.
Nos villes et villages, nos espaces ruraux et nos métropoles, sont issus de dynamiques historiques qui dessinent une géographie du monde d’hier, aujourd’hui littéralement figée et obstruée par les règlements d’urbanisme ; lesquels sont eux-mêmes le fruit des règles de gouvernance locale qui veulent que l’on vote là où l’on dort, tandis que les endroits aujourd’hui les plus recherchés sont, précisément, là où les plus aisés choisissent de résider.
Cette géographie du monde d’hier s’apprête à être pratiquement pétrifiée :
Or, les besoins comme les désirs ont évolué et continuent d’évoluer de façon radicale et soudaine.
Du côté des besoins en particulier : la trajectoire professionnelle d’un individu est aujourd’hui découplée de la trajectoire de son employeur.
Les individus ont l’impérieux besoin de vivre et d’habiter là où de multiples trajectoires d’employeurs potentiels se croisent et, symétriquement, les employeurs ont l’impérieux besoins de s’installer là où de nombreuses trajectoires d’employés potentiels se croisent également…
D’où la hausse fulgurante des besoins en logements dans les cœurs de certaines grandes métropoles du pays.
Du côté des désirs, et de l’économie présentielle qu’ils engendrent, pas la peine de vous faire un dessin ?
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