Cette campagne lancée par l’Etat me laisse perplexe.
Autant je trouve super qu’on encourage les français à partir dans des espaces touristiques plus confidentiels, plus natures, plus intimes, des destinations qui ont besoin de cette fréquentation parce que le tourisme maintient des services à la population.
Autant le message qui va avec m’interpelle. Pourquoi adjoindre à cette campagne un message moralisateur ?
Une fois encore au risque de me répéter, en quoi l’empreinte du visiteur sera plus légère dans mon village d’Auvergne que dans une station balnéaire ?
Pourquoi parler de tourisme responsable
quand il s’agit d’encourager les visiteurs à découvrir une France plus … rurale. Je trouve ce message dépassé, et trop facile.
Ce qu’il faut promouvoir c’est la richesse d’un séjour à la ferme, la traversée du massif central en VTT, un séjour dans un gîte de pêche, la pratique de la randonnée pour découvrir la moyenne montagne, la richesse d’un séjour dans un PNR, ou un parc national… La France est riche de sa diversité, et le tourisme qu’on définit comme vert mérite d’être promu parce que pas assez connu.
Mais de grâce arrêtons de classer, de catégoriser, de hiérarchiser les pratiques de vacances en France sur des critères qui n’ont rien à voir avec le tourisme durable.
Le tourisme vert c’est un tourisme diffus, il s’oppose en cela à un tourisme plus concentré fruit de politique d’aménagement de l’Etat faut il le rappeler. La différence est là, point barre !
Maintenant les promoteurs de cette campagne qui considèrent que le durable c’est forcément le diffus à la campagne
« Ville ou campagne ? » : ouvrir le débat plutôt que de chercher à le clore trop vite
, devraient interroger les logisticiens de La Poste pour savoir que le bilan carbone de la livraison du courrier en
espace diffus
est bien plus élevé que dans les espaces urbains
Quel est l’impact carbone de notre incapacité à accueillir les habitants qui le souhaitent dans le coeur des grandes agglomérations ?
forcément concentrés.
Ce qui vaut pour le courrier, vaut pour le ramassage des ordures ménagères, la livraison des commerces et des restaurants…
Cette culture de la moralisation permanente devient vraiment fatigante et ça ne fera pas avancer la cause du tourisme durable.