- La rareté du foncier constructible dans les secteurs recherchés augmente la spéculation et donc les prix des terrains évidemment ;
La politique du Zéro Artificialisation Nette va renforcer cette pénurie, sauf si des moyens conséquents sont mis en oeuvre pour fluidifier – par une ingénierie de projet adaptée – l’accès au foncier déjà bâti. - Si à la pénurie de foncier constructible, on ajoute celle des matériaux de construction, cela complique encore l’équation …
- Il reste tout de même le dernier maillon de formation du prix immobilier neuf, passé sous silence l’essentiel du temps car l’ensemble des professionnels de la place (promoteurs, architectes et aménageurs) en vivent : le montage économique lui-même, le business model de celui qui aménage et qui fait bâtir à la place de l’usager final, l’habitant.
À côté de la filière de la promotion immobilière (la maîtrise d’ouvrage du bâtiment confiée à un professionnel), laquelle est indispensable pour atteindre des densités élevées dans certains points du territoire, la filière de l’autopromotion (faire construire pour soi-même en recourant à un maître d’oeuvre ou un constructeur, seul ou à plusieurs) est une voie qui peut atteindre des densités importantes tout en produisant des formes :
→ sur mesure, adaptées à la diversité des profils d’habitants,
→ compatibles avec les aspirations pour la « maison » et son jardin,
→ sans étalement urbain. - Si elle a surtout produit un étalement urbain conséquent ces dernières années (en diffus ou en lotissement), la voie de l’autopromotion a des vertus économiques (elle produit du logement abordable, avec une économie de l’ordre de 800€/m2 construit au moins), mais aussi en terme d’acceptabilité sociale de la densification (douce), ce qui en fait une solution écologique crédible à explorer dans les années à venir pour :
→ compléter l’offre de logements actuels dans les territoires qui en manquent,
→ transformer l’offre actuelle dans les territoires qui ont un parc inadapté.
La ville à maîtrise d’ouvrage habitante est sans doute une partie – importante pour des raisons économiques – de la partition du futur des villes et des territoires.
Voir aussi :
Taxe d’aménagement : la création de surfaces d’habitation, par changement de destination, y est désormais soumise
Accès au logement et natalité : une relation causale démontrée au Brésil
Crise du logement : redonner du pouvoir aux communes tout en les responsabilisant davantage, et en supprimant les incohérences des PLU
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