Le gouvernement en passe de faire de la maison et de la densification douce l’un des piliers de sa politique du logement

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2 min de lecture  |  Publié le 15/02/2024 sur | Mis à jour le 20/02/24

«Le pavillon fait partie du rêve français» : Attal promet de doper la construction de maisons

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Guillaume Errard | Immobilier.lefigaro.fr

La densification douce fait (enfin) l’objet d’une appropriation politique

Partager et planter les jardins, pour y accueillir de nouveaux ménages, cela fait 10 ans que Villes Vivantes y travaille avec des collectivités et des milliers d’habitants pionniers avec qui nous avons co-conçu plus de 12 000 projets de logements sans étalement urbain.

Alors, au moment où le gouvernement envisage de faire de la densification pavillonnaire l’un des piliers de sa politique visant à répondre, qualitativement et quantitativement, aux besoins des Français, tout en réalisant le ZAN, nous ne pouvons qu’éprouver le sentiment qu’une partie du travail a été accomplie : celle de la prise de conscience et de l’appropriation politique du formidable potentiel qu’offre cette voie.

1/ “Oui, le pavillon fait partie du rêve français !” : c’est Gabriel Attal qui l’exprime, et cela me paraît être le bon point de départ. La crise sanitaire l’a remis en lumière, avoir une maison, c’est-à-dire un jardin, est un souhait profond partagé par une majorité de Français. « Ça fait partie du rêve de beaucoup de familles, de classes moyennes qui travaillent dur et aspirent à se loger, si c’est leur choix, dans une maison » : c’est une motivation forte de nombre de ménages qui y voient un projet d’épanouissement qui donne sens à leur engagement, professionnel notamment.

160 000 logements supplémentaires si 1% des propriétaires de maison se lancent dans une opération BIMBY

2/ « Autour des pavillons, il reste de la place dont on ne sait parfois pas quoi faire ». Le 2e constat, est important lui aussi : le potentiel est immense et nous avons, très largement, pour des raisons spatiales mais également sociologiques, de quoi partager et planter afin d’accueillir plus et mieux. Et le 1er Ministre de poursuivre en prenant l’exemple d’ « une famille dont un des enfants a grandi, devient étudiant, commence à travailler, gagne peu à peu son autonomie…», « d’une personne plus âgée, en perte d’autonomie, et de sa famille qui n’a pas envie de faire des allers-retours pour s’occuper d’elle ». « Si 1% des Français qui vivent en pavillon font cela, c’est un potentiel de 160.000 logements supplémentaires », affirme-t-il, c’est-à-dire plus de la moitié des logements produits en 2023.

3/ Le gouvernement envisage de « donner des autorisations aux maires sans avoir à modifier leur plan local d’urbanisme ». « Chaque mètre carré compte et on va considérablement simplifier les procédures pour que ceux qui le souhaitent puissent construire un logement supplémentaire sur leur terrain ».

4/ Au delà des règlements, et des procédures, ce sont de nouveaux métiers qui sont à développer pour faire de ces milliers de micro-projets à maîtrise d’ouvrage habitante, les ingrédients d’un nouvel art du village.

Transformer les tissus pavillonnaires en villages et faire de la France un grand jardin, c’est ce que nous avons entrepris, depuis 10 ans, avec Villes Vivantes, et que nous nous apprêtons à passer à l’échelle.

Tant mieux si le contexte législatif et politique suit.