Réinventer et généraliser le village
… afin de produire l’offre massive de logements abordables et sur-mesure dont nous avons besoin, là où nous en avons besoin.
De sa migration assistée au néolithique à l’évolution de son aire de répartition liée au changement climatique, l’arbousier est une espèce végétale décidément pleine de ressources.
Parmi les gagnants
du changement climatique, il y aura les faciles à vivre, résistants au chaud, au sec, et peu exigeants question sol.
L’Arbousier, Arbutus Unedo1, est sur la liste, voué à monter avec la douceur des hivers, particulièrement sur toute notre façade maritime2.
A vrai dire, ce champion n’en est pas à sa première migration : sa distribution strictement méditerranéenne est entachée
par une présence intrigante en Irlande, si historique qu’il y passe pour indigène, local quoi ! On a d’ailleurs pensé longtemps qu’ il existait un Arbousier d’Irlande
différent du notre, rescapé des glaciations, voir venu par migration (naturelle ou assistée).
Son histoire s’est éclaircie grâce à une brillante enquête3 qui nous apprends :
1/ Que l’arbousier irlandais s’avère génétiquement très proche des arbousiers ibères (ceux visibles du côté de San Sebastian),
2/ Qu’il est monté, apporté par des mineurs fondeurs de cuivre du Néolithique, jusqu’aux mines de cuivre de la pointe sud-ouest de l’île… avant l’arrivée dans notre sud-ouest des arbousiers de l’Est Méditerranéen (fig. n°1)!
Une migration assistée
il y a 6’000 ans, motivée très vraisemblablement par l’usage du fruit (fig. n°2), l’arbouse, utilisé pour obtenir des boissons fermentées (l’alcool était issu de fruits avant l’arrivée des céréales à bière ou de la vigne).
D’Irlande, il a ensuite migré au XVIe vers l’Angleterre, pour y jouer un rôle jardinier, esthétique et écologique. L’arbousier est en effet un brin extravagant, fleurissant et fructifiant entre novembre et décembre, mellifère apportant nectar et pollen aux insectes qui vaquent (fig. n°3), fruitier généreux plus apprécié des oiseaux que de nos palais, et enfin médicinal : il soigne jusqu’aux bourdons via son nectar contenant de l’arbutoside, agent inhibiteur d’un parasite intestinal qui les stresse4.
Il ne nous reste plus qu’à accompagner la remontée de ce champion à travers les plantations dans nos jardins (fig. n°4), lisières forestières, haies agricoles,… Jusqu’ en Bretagne , Normandie et au-delà !
On profitera de ses nombreux cultivars5 et de son cousin grec, Arbutus andrachne (fig. n°5), au si joli tronc et à floraison plus tardive.
Notes :
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