L’art et la science d’« architecturer »

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2 min de lecture  |  Publié le 28/09/2023 sur | Mis à jour le 30/11/23

Architecting, the planning and building of structures, is as old as human societies”

… and as modern as the exploration of the solar system” nous dit Eberhardt Rechtin, qui fut l’architecte principal du « Deep Space Network », le réseau de communication avec l’espace lointain de la NASA.

Pour Rechtin, l’art et la science d’ « architecturer » constituent le cœur d’un paradigme générique : un paradigme qui mérite d’être étendu à mesure que les systèmes que nous concevons et construisons sont de plus en plus complexes au point, parfois, qu’ils semblent nous dépasser.

“The recorded history of classical architecting, the process of creating architectures, began in Egypt more than 4000 years ago with the pyramids, the complexity of which was overwhelming designers and builders alike. The complexity has at its roots the phenomenon that as systems became increasingly more ambitious, the number of inter-relationships among the elements increased faster than the number of elements themselves”.

Rechtin nous propose de considérer qu’ « architecturer”, c’est mettre en œuvre une forme d’intelligence spécifique permettant d’aborder et d’ordonner des situations complexes, auxquelles nous sommes de plus en plus confrontés.

Ne sommes nous pas régulièrement tentés de penser, par exemple, que nos villes sont devenues trop grandes, complexes, presque ingérables ?

Ce sentiment ne provient-il pas d’un défaut, d’un manque d’architecture ?

L’architecture comme qualité

Stéphane Hanrot, cherchant à définir les contours de la discipline architecturale (A la recherche de l’architecture, L’Harmattan, 2002) nous propose de suivre cette approche systémique de l’architecture dégagée par Rechtin : une approche qui nous conduit à définir l’architecture comme une qualité.

“L’architecture est un principe de composition des parties d’un objet complexe en un tout, qui permet et coordonne l’accomplissement des différentes fonctions du système, dans le ou les contextes auxquels il appartient, et ceci pendant sa durée de vie. Ainsi l’architecture n’est pas l’objet lui-même, ni une fonction, mais une qualité, inscrite dans le temps”.

Nos perspectives sur la discipline architecturale et ses apports potentiels à la fabrique de notre cadre de vie s’ouvrent et se libèrent si l’on accepte de considérer l’ « architecture » non pas comme un objet, mais comme une “qualité” :

  1. une qualité que peuvent acquérir tous les systèmes complexes produits par l’homme, à commencer par les bâtiments et les villes, et leur imbrication avec la nature,
  2. une qualité qui peut être produite par une diversité de procédés et de métiers qui, pour certains, nous sont encore aujourd’hui inconnus.

Et voici que s’ouvrent de nouvelles perspectives de R&D pour aborder ce qui nous semble aujourd’hui sidérant.

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