Le NIMBY, une question de peurs, qui affecte moins les jeunes que les babyboomers

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2 min de lecture.  |  Publié le 23/01/25

The Truth About NIMBYs – The political psychology of opposition to new housing

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Jerusalem Demsas | theatlantic.com

L’épisode de podcast intitulé « The Truth About NIMBYs », animé par Jerusalem Demsas et publié par The Atlantic, explore en profondeur les motivations psychologiques et sociales qui sous-tendent l’opposition à de nouveaux projets de logement, communément désignée par le terme NIMBY (Not In My Backyard, ou « pas dans mon jardin »).

L’épisode se concentre sur une conversation avec David Broockman, politologue à l’Université de Californie à Berkeley, qui partage les résultats d’une recherche menée avec Chris Elmendorf et Josh Kalla. Cette étude remet en question certaines idées reçues sur les causes du NIMBYisme et propose une nouvelle perspective sur les attitudes des citoyens face à la construction de nouveaux logements.

Traditionnellement, le NIMBYisme est interprété comme étant principalement motivé par des intérêts financiers personnels, en particulier parmi les propriétaires immobiliers. On pense souvent que ces derniers s’opposent à de nouveaux développements par peur de voir la valeur de leur propriété diminuer ou leur quartier perdre son attrait. Cependant, la recherche discutée dans le podcast propose une hypothèse alternative, connue sous le nom de théorie des politiques symboliques (symbolic politics theory).

Cette théorie suggère que les oppositions aux nouveaux logements ne sont pas uniquement, ni même principalement, dictées par des considérations économiques. Au contraire, elles seraient largement influencées par les associations symboliques que les gens projettent sur les projets de logement, sur les promoteurs immobiliers et sur les types de population susceptibles d’occuper ces nouveaux logements.

En d’autres termes, lorsque des habitants s’opposent à la densification ou à la construction de logements abordables, ils expriment souvent des craintes plus profondes concernant l’identité de leur quartier, la culture locale ou les valeurs qu’ils y associent. Ces craintes peuvent être alimentées par des stéréotypes sur les habitants potentiels des logements abordables ou par une méfiance vis-à-vis des promoteurs, perçus comme motivés uniquement par le profit. Ainsi, selon Broockman et ses collègues, le débat autour des nouveaux logements est bien plus émotionnel et symbolique que purement rationnel ou financier.

L’étude met également en lumière une découverte inattendue : les locataires, qui ne possèdent pas de bien immobilier, s’opposent souvent aux nouveaux projets de logement presque autant que les propriétaires. Cela suggère que le problème dépasse la seule question de la valeur des propriétés et que d’autres facteurs, comme les craintes liées au changement de l’environnement local, jouent un rôle majeur. Par ailleurs, les chercheurs ont constaté des différences générationnelles importantes dans les attitudes envers les nouveaux logements.

Les baby-boomers sont souvent plus sceptiques à l’égard de la densification urbaine, tandis que les milléniaux, ayant grandi dans un contexte de crise du logement, sont généralement plus favorables à l’augmentation de l’offre de logements.