Et c’est elle, aujourd’hui, qui fixe la valeur des biens immobiliers sur les territoires.
L’un des plus grands malentendus
L’emplacement est devenu presqu’aussi important pour le logement que pour le commerce
dans nos débats actuels sur la crise du logement
, tient dans le fait que nous confondons le logement comme objet (un plancher, des murs et un toit) et le logement comme cadre de vie (un espace habitable situé dans un environnement ayant certaines qualités et dont la localisation donne accès à certaines choses).
Voici les thèses que je souhaite développer dans cette série de posts.
Je vous les livre ici d’une traite, afin que vous perceviez le raisonnement d’ensemble. Et je les détaillerai par la suite.
1. L’importance de l’emplacement n’est pas nouvelle, mais elle s’envole
Le niveau d’attente des Français pour la qualité de l’emplacement de leur habitat a bondi depuis une dizaine d’années.
L’emplacement d’un logement est en train de devenir, et de très loin, le critère dominant du choix. Comme dans le commerce.
2. Les critères du bon emplacement
ont considérablement évolué
On a cru (ou fantasmé…) l’épisode du COVID19 signerait le début de l’exode urbain (celui qui résoudrait tous nos problèmes de sur concentration spatiale…)
Mais il n’en a rien été.
La crise sanitaire a, par contre, inscrit dans le marbre ce nouvel équilibre : vie pro vie perso.
Ce qui signifie que les jeunes actifs recherchent autant, pour leur résidence principale :
- un lieu de vie agréable, presque
touristique
, - qu’un accès à un marché de l’emploi suffisamment vaste pour leur permettre de changer de job tous les 2 à 3 ans s’ils en ont l’envie ou le besoin.
3. Ce phénomène d’hyper importance donnée à l’emplacement est une chance, car construire est devenu cher
Les taux sont hauts, les coûts de construction élevés, nous arrivons aux limites du budget dont les français disposent pour se loger.
Cela tombe bien : un logement, ce n’est plus, seulement, un objet pour se loger.
4. C’est aussi une chance au moment où notre inquiétude grandit quant à la fulgurante emprise de l’espace virtuel sur nos vie intimes et sociales.
A l’heure où les écrans sont nos compagnons les plus fidèles, les Français nous disent que le lieu physique est u-l-t-r-a important pour eux.
5. Les conséquences de cette révolution de l’emplacement sont considérables
Elles questionnent le schéma mental collectif d’après lequel nous nous représentons le pays et ses principes de liberté, d’égalité et de fraternité appliqués à l’aménagement du territoire.
