NIMBY, PLUs et hausse des inégalités
La hausse des inégalités patrimoniales est essentiellement liée aux restrictions artificielles de l’offre de logement.
Une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat doit permettre, dans un territoire donné et dans un temps donné (3 ans renouvelables 1 an plus 1 an), d’offrir aux porteurs de projets d’amélioration de l’habitat des conditions de soutien technique, administratif, et financier supérieures à celles dont ils pourraient bénéficier hors OPAH. Alors que, hors OPAH, les dispositifs mobilisables sont nationaux, dans une OPAH, la contractualisation entre l’Etat, l’Anah et une ou plusieurs collectivités territoriales permet aux administrés :
L’OPAH déclenche des aides et un accompagnement pour les propriétaires occupants dont les ressources sont inférieures à des plafonds définis chaque année et qui engagent :
L’OPAH déclenche des aides et un accompagnement pour les propriétaires bailleurs ou pour les investisseurs qui achètent et rénovent un logement sous conditions :
Dans certains cas, l’OPAH déclenche des aides et un accompagnement pour les syndics de copropriétés qui engagent des travaux de performance énergétique et/ou de mise aux normes sur les parties communes d’immeubles, sous réserve que la copropriété soit immatriculée et, lorsque le projet porte sur la performance énergétique, sous conditions d’un gain de performance énergétique de l’immeuble égal au moins à 35%.
En fonction du programme de l’OPAH et pour certaines OPAH seulement, il est possible de mettre en place des aides locales (financées par la collectivité) pour des projets spécifiques (façades, résorption de vacance, accession à la propriété). Ces aides locales sont généralement moins importantes que celles de l’Anah car financées principalement à partir de ressources de la collectivité.
Les collectivités signataires de l’OPAH ont la faculté mais non l’obligation de majorer les aides de l’Anah. Lorsqu’il n’y a pas de majoration, l’intérêt de l’OPAH réside simplement dans l’existence d’une mission de suivi animation financée à 35% par l’Anah et pour le restant par la collectivité et ses partenaires si elle en a. Dans le cadre du suivi animation de l’OPAH, une communication, des actions de sensibilisation, et des permanences peuvent être organisées et ainsi concourir à une dynamique locale autour de l’habitat.
L’OPAH ne peut pas déclencher des actions massives en direction de porteurs de projets non éligibles aux aides de l’Anah, c’est-à-dire pour lesquels la collectivité ne peut utiliser que ses propres financements :
Le niveau d’accompagnement qui peut être attendu dans une OPAH dépend étroitement de la nature du suivi animation mis en place. Si ce suivi animation est confié à un prestataire, l’étendue des actions engagées et le niveau de compétence des acteurs mobilisés sont fonctions des demandes du cahier des charges et du budget affecté à la mission. Le fait que le marché de suivi animation prévoie ou non une part variable associée à l’atteinte de résultats peut également avoir un impact significatif sur le niveau d’accompagnement apporté. Si le suivi animation est réalisé en régie par la collectivité, le niveau de service est fonction du degré de disponibilité, de compétence, et du nombre des agents affectés.
La performance d’une OPAH par rapport au droit commun est également fonction d’autres paramètres tels que la rapidité et la fluidité de l’instruction des dossiers par la délégation locale de l’Anah, la capacité de coopération entre délégation, équipe de suivi animation, et gouvernance du territoire, notamment lorsqu’un dossier est complexe. Le degré d’engagement des élus, et en particulier des élus communaux, qui sont des ambassadeurs de l’opération, est également un facteur de réussite majeur.
Ainsi, une OPAH réussie peut créer une dynamique sans commune mesure avec ce qui se passe hors OPAH, mais une OPAH avec des financements peu attractifs (absence d’abondements), et avec une mission de suivi animation peu efficace peut avoir un impact très faible sur le territoire.
La circulaire n° 2002-68/UHC/IUH4/26 du 8 novembre 2002 explique en détail le rôle de chaque type d’opération programmée par rapport au droit commun
Une présentation de l’Anah du 3 février 2022 explique succinctement la différence entre le service national assuré par France Renov’ sur la base du droit commun et les OPAH : voir page 11
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