La vie sur les toits des villes
Les toits végétalisés de petite dimension et de hauteur limitée sont plus résilients et utiles à la biodiversité en ville que les grands.
A Zurich une équipe de chercheurs découvre que la hausse des températures du sol dans les milieux urbains denses facilite la décomposition de la litière organique, processus clé de la séquestration de carbone dans le sol.
Le fait que la biodiversité procure de nombreux bénéfices aux sociétés humaines à travers les écosystèmes (les services écosystémiques) ne fait aujourd’hui plus débat, mais la compréhension des mécanismes qui sous-tendent sont action restent encore limitée.
Dans leur article « Litter decomposition driven by soil fauna, plant diversity and soil management in urban gardens »1, Simon Tresch et al. apportent un éclairage précieux pour mieux comprendre cet apport dans l’écosystème urbain.
Pour objectiver l’impact de la ville et de la gestion des jardins urbains sur la biodiversité et les services écosystémiques qu’elle nous rend, l’équipe de chercheurs s’est intéressée à la faune du sol et sa capacité à décomposer la litière organique dans 170 jardins urbains de la ville de Zurich.
La décomposition de la litière organique est le processus permettant la séquestration de C02 dans le sol : la litière est issue de la croissance des végétaux qui fixent le C02 atmosphérique, l’activité biologique du sol fixe ce CO2 sous forme de matière organique qui jouera ensuite un rôle essentiel dans la fertilité du sol et sa capacité de rétention d’eau, offrant aux végétaux des conditions permettant leur croissance… la boucle est bouclée.
En étudiant les effets directs et indirect des facteurs environnementaux, des pratiques de gestions des jardins et de la densité urbaine (mesurée à partir de l’augmentation des températures locales dû à l’environnement bâti), ce travail abouti à certaines conclusions attendues :
Le mode de gestion du jardin a un effet direct sur les populations de la microfaune du sol :
Une autre conclusion de cette recherche interpelle : la densité de l’urbanisation, par le biais de l’augmentation des températures du sol qu’elle induit, peut impacter de manière très positive le process de décomposition de la litière organique, créant un milieu favorable a un développement abondant de la faune du sol (notamment les isopodes) !
Si ces travaux méritent d’être poursuivis et consolidés, l’étude menée dans ces 170 jardins urbains de Zurich corrobore un corpus d’études antérieures menées ailleurs en Suisse (Bâle, Melliger et al., 2017), aux Etats-Unis (New York, Pouyat et al. 1997, Pouyat & Carreiro 2003) et en Finlande (Helsinki, Nikula et al., 2010).
Ces conclusions contre-intuitives nous invitent à approfondir les modalités selon lesquelles fonctionne l’écosystème ville pour mettre en œuvre un développement qui permettent à la ville dense d’accueillir le développement des activités humaines tout en faisant la part belle à la nature2.
NOTES
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