Les Français sont formidables. Pour au moins deux raisons !
1. Les Français savent ce qu’ils veulent
D’abord, ils savent ce qu’ils veulent : un jardin
Un sondage IPSOS (février 2025) révèle 70% des Français seraient ravis de jouir d’un jardin de 200m².
Ils sont même 26% à considérer que 50m² leur suffirait, pour prendre l’apéro dehors, ranger les vélos, prendre un bain de soleil en toute intimité…
Avec 20 millions de maisons existantes, nous avons, via leurs jardins, le potentiel de créer jusqu’à 40 millions de maisons supplémentaires, et leurs jardins.
Sans consommer un seul Ha d’espace naturel ou agricole. Par la seule division du parcellaire.
Nous avons tous vu dans la presse que les 9,7 millions de multipropriétaires possèdent 68% des logements détenus par les particuliers, qui laisse planer le spectre d’inégalités patrimoniales délétères qui, si elles s’aggravaient encore, pourraient bien finir par couper la société française en deux : les propriétaires d’un bien, et les autres.
La fractalité
Fractalité du parcellaire, géographie de la confiance et démocratisation de l’accès à la propriété
du parcellaire peut nous permettre d’éloigner ce spectre.
Nous pouvons, grâce à elle, démocratiser l’accès à la propriété, offrir une maison avec jardin à tous ceux qui le souhaitent. Sans étalement urbain.
2. Le drapeau, modèle star de la division parcellaire ?
Parmi les formes de division de terrain, il s’en trouve une qui est une star
pour les Français (mais que les urbanistes méprisent allègrement) : le drapeau !
Cette parcelle en seconde ligne, accessible par une voie d’accès qui part de la rue et rejoint la partie arrière du terrain.
Nous l’adorons parce qu’elle produit un terrain isolé des nuisances de la rue, plus intime, plus vert et protégé.
3. Sous le feu des critiques
Mais le lot en drapeau est aussi l’une des figures les plus critiquées de la division parcellaire
Quelles sont ces critiques ?
Surfaces importantes dédiées aux voies d’accès, ruptures d’alignements, faible densité, introduction de bâtiments — et d’habitants ! — dans les coeurs d’îlots.
Des critiques de forme essentiellement…
Ces jugements rapides méconnaissent pourtant plusieurs dimensions essentielles du tissu urbain : sa formation incrémentale
L’urbanisme incrémental, ou la science de l’adaptation des villes
, sa capacité d’adaptation, et la logique récursive de sa densification.
Le drapeau est souvent une première réponse à une contrainte foncière : absence de voie nouvelle, profondeur excessive de l’îlot, pression sur le foncier.
4. Prendre du recul et revenir à l’histoire
Historiquement, cette forme n’a rien d’exceptionnel. On la retrouve dans de nombreux tissus anciens comme à Turenne, à La Flotte ou à Louhans
Le drapeau n’est pas une fin en soi, mais une étape dans une séquence morphologique plus longue.
Il correspond à un moment de la densification, qui sera suivi d’une consolidation du tissu.
Nous pouvons introduire un travail architectural pour faire de cette étape intermédiaire un moment de grâce, plutôt qu’un passage indélicat : un patio, une venelle, un jardin partagé, une cour commune.
Ce sont des solutions mises en œuvre avec succès dans les tissus anciens et que nous nous attachons, chez Villes Vivantes, à faire revivre.



