De quel “Grand Ouest” la France de 2050 peut-elle rêver ?

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3 min de lecture.  |  Publié le 23/01/2023 sur | Mis à jour le 17/03/23

La « ruée vers l’Ouest », ou le changement démographique impensé

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Olivier Razemon & Laetitia Van Eeckhout | lemonde.fr

“Littoral, périurbain, ouest géographique ou fantasmé : l’attractivité résidentielle, désormais dopée par le télétravail, bouleverse les équilibres territoriaux”.

Pour débattre de cette question, Le Monde, en partenariat avec l’institut de recherche sur la mobilité Forum Vies Mobiles, organisait le 19 janvier 2023 une conférence intitulée « La ruée vers l’Ouest ».

Cet article d’Olivier Razemon pose quelques chiffres éclairants pour comprendre cette “ruée”, et introduire les débats. Les dernières lignes font émerger 2 questions fondamentales auxquelles on ne peut sans doute pas répondre d’emblée, mais qui méritent, progressivement, d’être posées et discutées…

Les voici.

Doit-on être libre de pouvoir choisir son endroit de résidence ?

“Déjà, Alain Juppé, maire de Bordeaux de 1995 à 2004 puis de 2006 à 2019, avait renoncé, à la fin de son mandat, à la « ville millionnaire » dont il rêvait encore en 2011. « Les gens n’en veulent pas », admettait-il au Forum des villes, au Havre, en 2019.”

Mais quels sont, au juste, ces “gens” qui “n’en veulent pas” … ?

Comme cette “ruée vers l’ouest” le suggère, ne sont-ils pas aussi très nombreux “ces gens” qui “souhaitent” que Bordeaux, sa métropole, son département et, plus globalement, le grand ouest, deviennent plusieurs fois “millionnaires“… Très nombreux à être prêts à y emménager, si on les accueille ?

Nous sommes face à une question profonde pour l’aménagement de notre territoire : est-on libre, et doit-on être libre, en France, d’aller habiter là ou l’on préférerait habiter ?

La voie de “ceux qui sont déjà là” (à l’ouest…) doit-elle compter plus que celle de ceux qui seront bientôt là, de ceux qui y travaillent mais ne peuvent pas encore y résider, de ceux qui y projettent leur retraite mais qui n’ont pas encore franchi le pas… ? Où se situent les limites de la mobilité géographique ? Et sur quels principes reposent-elles ?

Lorsque Pierre Hurmic affirme, pour justifier sa politique du logement, que les grands projets engagés par son prédécesseur “n’ont pas permis de loger les bordelais », on peut se poser la question : les habitants qui habitent, aujourd’hui, dans ces logements neufs construits à Bordeaux, ne sont-ils pas “bordelais”, eux-aussi, aujourd’hui ?

Qu’est-ce qu’être “bordelais” ?

A l’image du Grand Paris, faut-il penser un aménagement du Grand Ouest ?

“À Paris, l’Etat semble indifférent aux mouvements démographiques. Loin de songer à adapter les politiques publiques, les gouvernements successifs continuent à soutenir que le « Grand Paris », qui renforce le poids économique de la région capitale, bénéficiera au reste du pays.”

Sans nécessairement remettre en cause l’utilité du “Grand Paris”, on a envie de poser une question complémentaire : si cette “ruée vers l’ouest” est bien réelle, quelles sont les options d’aménagement du territoire pour le “Grand Ouest” français ?

De quel(s) “Grand Ouest” la France de 2030 et de 2050 peut-elle rêver ?

Merci aux organisateurs de la conférence d’avoir mis en lumière cette question !

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