En défense des grandes villes denses : comment entraver la montée du NIMBY ?

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2 min de lecture.  |  Publié le 16/11/2022 sur | Mis à jour le 17/05/23

Logement : quand la politique de « désattractivité » menée dans certaines métropoles aggrave durablement la fracture sociale

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Vincent Pavanello | linkedin.com

Dans sa tribune, Vincent Pavanello met le doigt sur 2 sujets importants :

Ce sont les ménages modestes qui subissent en premier les politiques de ralentissement forcé des constructions neuves dans les coeurs métropolitains.

Quitter une métropole :

  1. peut être un choix positif, notamment pour les plus aisés ainsi que pour ceux dont le travail n’implique pas de contrainte géographique forte ;
  2. est aussi largement une décision subie par ceux qui, comme les acteurs du secteur tertiaire non télé-travaillable, sont tenus en étau par :
  3. la nécessité de travailler au coeur de la métropole parce qu’ils font partie du personnel hospitalier, de la restauration, des services de police…
  4. l’obligation d’habiter loin du centre car leur pouvoir d’achat ne leur permet pas d’habiter dignement dans le coeur métropolitain.

Le manque d’offre de logements bien situés n’est certes pas le seul facteur de la hausse des prix immobiliers dans les coeurs métropolitain (laquelle devient l’un des bras armée de l’exclusion géographique des plus modestes) : le modèle économique de la promotion immobilière y compte pour beaucoup par exemple.

Mais il est évident que ce manque, voire cette pénurie, d’offre, ne peut qu’aggraver la situation.

Je crois aussi, comme Vincent Pavanello :

  • que “le refus de construire a des effets beaucoup plus structurants pour la société française que l’inflation observée sur certains produits alimentaires ou sur l’énergie.
  • qu’“en cas de pénurie ou de hausse des prix sur certains territoires, les plus précaires quittent ces territoires mais font rarement la révolution.”
  • qu’“à la différence des consommations de première nécessité ou de l’énergie, on peut toujours trouver un logement moins cher car plus éloigné des pôles d’attractivité.
  • que les conditions d’existence en sont largement affectées mais que cela occasionnera davantage de contestations sur la qualité des transports ou l’accès aux services publics de proximité que sur la cause première : l’incapacité à accéder à un logement proche de son lieu de travail.

Si l’on admet qu’il y a une large part de syndrome NIMBY, teinté de discours écologique, dans les choix des habitants des coeurs métropolitains, qui se sont récemment portés sur des élus et des politiques qui prônent un ralentissement forcé des constructions, faut-il s’en remettre à l’État ?

Peut-être.

Mais nous pourrions aussi explorer deux autres voies :

  • Permettre à chacun de voter dans la commune de sa résidence principale ou dans celle de son lieu de travail.
  • Changer radicalement nos modèles d’opérations urbaines dans les coeurs métropolitains pour se rapprocher des goûts et des aspirations des habitants afin qu’ils adhèrent à nouveau à l’idée de construire plus et d’accueillir plus de voisins.

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