Une grande majorité des Français a intérêt à ce que les prix de l’immobilier baissent

“L’habitat étant le premier poste de dépense des ménages, il n’existe pas de meilleur moyen de leur rendre du pouvoir d’achat que d’en faciliter l’accès à un prix abordable.”

Or dans les secteurs littoraux et métropolitains, les prix ont atteint des niveaux insupportables pour une large majorité des Français.

A qui profite la hausse des prix de l’immobilier ?

“A court comme à moyen termes, la crise s’annonce violente et n’a rien de réjouissant. Mais à long terme, elle pourrait aussi avoir quelques vertus, la première étant de contribuer à une indispensable baisse des prix.”

“Les promoteurs diront que la baisse ne pourra être que progressive et prendra des années. Ils ajouteront que la hausse des normes environnementales et autres ou l’explosion des coûts de construction empêcheront que cette baisse soit massive.”

“Peut-être. Mais la vérité est qu’une vraie baisse des prix dans l’immobilier serait une bonne nouvelle.”

“Elle impacterait bien sûr négativement le patrimoine de la grosse moitié des Français qui sont propriétaires.”

Dans un article de The Economist, Christian Hilber, professeur de géographie à la London School of Economics and Political Science, nous indiquait que ceci relevait de la croyance : seuls les multi-propriétaires, ainsi que mono-propriétaires quittant des secteurs recherchés et tendus pour des zones géographiques moins bien situées, sont bénéficiaires de la hausse continue des prix de l’immobilier.

“Réduire une plus-value potentielle n’est qu’un moindre mal si dans le même temps, l’autre petite moitié des Français, qui sont locataires, arrivaient enfin à s’offrir un logement dont le prix aurait baissé de façon significative.”

L’enjeu est bien là : ne pas couper le pays en deux, séparer les générations, accepter que l’accès à la propriété de sa résidence principale devienne un privilège.

La baisse des prix de l’immobilier doit passer par une augmentation de l’offre, et un changement de modèle

“Bien sûr, la baisse des prix de l’immobilier doit passer par une augmentation de l’offre et les professionnels du secteur qui réclamaient un nouveau plan d’aide tirent à boulets rouges sur un gouvernement qui ne leur a rien accordé ou presque.”

Cette augmentation de l’offre doit être pensée, planifiée et réalisée selon une géographie pertinente : mais paradoxalement, elle sera d’autant plus difficile à réaliser dans les secteurs où les besoins sont les plus forts.

“Mais l’histoire a prouvé que si la multiplication des incitations fiscales contribue marginalement à augmenter l’offre, elle alimente surtout la hausse des prix. Les Français aiment la pierre, mais la flambée des prix risque d’en priver un nombre croissant. Cette crise doit être l’occasion d’une prise de conscience.”

Et d’un changement de modèle.