Rénovation énergétique : sortir des « mono-gestes »… ou des politiques publiques « mono-objectif » ?
La rénovation aidée ne doit pas être un déversoir à argent public mal utilisé parce qu’employé sans compréhension de la nature des besoins.
Ensemble, pour une transition urbaine low-tech
Je ne crois pas que nos villes deviendront plus “durables” grâce à une approche “low tech”.
Je ne discute pas ici :
Nous avons besoin je crois de “plus” d’intelligence, de “plus” de R&D, de “plus” de conception pour chaque m2 de ville.
La photo des brise soleil jaunes illustre bien le problème :
1/ La climatisation mécanique refroidit l’intérieur des bâtiments, mais consomme beaucoup d’énergie et réchauffe l’espace public en ville.
2/ Les brise soleil sont un système passif qui “fait mieux avec moins” : il a donc un meilleur rendement, une meilleure efficience.
Au passage, est-il plus “low tech” que la climatisation ?
Continuons.
Au niveau de ces 2 premières solutions, on reste focalisé sur 1 seul problème : le confort d’été des bâtiments.
Si l’on “progresse” dans la réflexion urbanistique, on rencontre des dispositifs qui sont plus sophistiqués que la clim et le brise soleil “simple” !
3/ Le moucharabieh par exemple, une cloison ajourée que l’on utilise dans l’architecture traditionnelle des pays arabes :
Ce n’est pas non plus la version “ancienne” ou “old school” ou “arriérée” du brise soleil.
C’est tout simplement une “technologie architecturale et urbanistique” : multidimensionnelle, sophistiquée, subtile, à plusieurs paramètres, difficile à concevoir et réaliser, qui ne fonctionne pas partout et dans toutes les conditions, qui a besoin d’être ajustée à des usages, là où la clim et le brise soleil sont des solutions plus simples, mono-dimensionnelles, voire simplistes.
Nous pensons couramment que la ville n’a jamais était aussi “technologique” qu’aujourd’hui.
Pourtant les dispositifs architecturaux et urbanistiques n’ont jamais été aussi pauvrement conçus, pensés, testés.
N’est-ce pas parce que la ville actuelle est “low tech” (pauvre en R&D architecturale et urbanistique) qu’elle doit être bourrée de palliatifs (de type clim pour la chaleur, signalétique de fortune pour le repérage des entrées qu’on n’arrive plus à lire) ?
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