Passer la densification douce à l’échelle

Décryptages
Publié le 13/05/25
Mis à jour le 13/05/25
2min de lecture
Passer la densification douce à l’échelle
Villes Vivantes

Maison individuelle de 120 m2 à Bordeaux, sur parcelle étroite, par Julie Milleret architecte

On va y arriver. En changeant de modèle.

C’est-à-dire en miniaturisant à la fois l’immobilier et l’urbanisme opérationnel.

Permettre aux propriétaires de maisons de diviser leur terrain, et de construire un nouveau logement dans leur jardin : une idée simple, au potentiel extraordinaire.

En 2014, la loi ALUR avait tenté une première percée. Trop tôt.

Dix ans plus tard, nous sommes prêts. Grâce à une décennie de recherche & développement, une filière est née. Agile, sobre, miniaturisée, elle est capable de produire du logement abordable là où il en faut, sans artificialiser les sols.

C’est le pari de la densification douce : transformer la fabrique urbaine, en repartant du sol, du foncier, de la maison existante, et surtout des habitants réels, de leurs besoins, de leurs aspirations, de leurs projets.

  • 70% des Français estiment qu’un jardin de 200m² leur suffirait amplement pour vivre heureux.
  • 26% d’entre eux serait même plus heureux encore avec un jardin, un patio, une cours de 50m².

Les Français, eux aussi, sont prêts.

Nous allons donc y arriver, vraiment. En partageant les terrains. En s’appuyant sur les envies des habitants, la finesse des architectes, l’efficacité des constructeurs, la proximité des artisans.

Et en changeant d’échelle. En faisant de la division parcellaire le nouveau lotissement, celui du sur mesure, du terrain abordable et de la lutte contre l’étalement urbain : celui du 21ème siècle. En faisant des microprojets portés par les habitants notre nouvel outil pour produire et rénover, massivement.

Nous vivons une crise immobilière inédite La résolution de la crise du logement abordable est à portée de main La résolution de la crise du logement abordable est à portée de main  : raréfaction du foncier, hausse des coûts de construction, taux élevés, mise en œuvre du ZAN, aspirations résidentielles concentrées géographiquement dans quelques parties du territoire.

Et dans le même temps, des millions de ménages qui n’accèdent plus à un logement là où se trouvent les opportunités économiques, culturelles, sociales.

Cette crise n’est pas seulement immobilière. Elle est urbanistique. Elle est réglementaire. Elle est territoriale.

Nous avons deux voies.

La première : continuer à interdire de construire là où se concentre la demande. Continuer à fabriquer artificiellement la rareté. Continuer à opposer les Français entre eux : bien logés contre mal logés, multipropriétaires contre primo-accédants.

La seconde : rendre désirable, faisable, scalable, le regroupement géographique. Industrialiser une solution qui fonctionne déjà. La densification douce.

Elle permet de produire, maison par maison, quartier par quartier Réinventer et généraliser le village Réinventer et généraliser le village , des logements abordables, au plus près des bassins de vie. Elle ne nécessite pas des milliards d’acquisitions foncières. Elle repose sur le déjà là : 20 millions de maisons individuelles, la filière de l’autopromotion, des milliers d’artisans et maîtres d’œuvre, et des outils désormais éprouvés.

La France a inventé le BIMBY.

Testé, modélisé, stabilisé.

Nous sommes prêts à passer à l’échelle.

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