Certains phénomènes sont gouvernés par la moyenne. D’autres par les extrêmes.

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Publié le 13/05/25
Mis à jour le 13/05/25
3min de lecture
Certains phénomènes sont gouvernés par la moyenne. D’autres par les extrêmes.
Albert-Laszlo Barabasi, Network Science. Section 4.3 Hubs
  • 1. En physique et en biologie, certaines grandeurs sont distribuées autour d’une moyenne :
  • 2. Mais d’autres phénomènes biologiques ne relèvent pas de cette logique
  • 3. Quittons la biologie et regardons du côté de la culture
  • 4. Et du côté des villes ?

1. En physique et en biologie, certaines grandeurs sont distribuées autour d’une moyenne :

  • La température corporelle des mammifères ;
  • La taille des adultes dans une population ;
  • La fréquence cardiaque au repos ;
  • La durée d’une nuit de sommeil chez l’adulte ;
  • Le poids de naissance d’un bébé à terme.

Ce sont des phénomènes bornés, réguliers, qui obéissent à la loi normale (gaussienne) — la courbe en cloche à gauche sur le diagramme ci-dessous.

Les écarts y sont faibles, et les cas extrêmes très rares : on ne rencontre pas d’humains de 5 mètres ni de moineaux de 40 kilos.

2. Mais d’autres phénomènes biologiques ne relèvent pas de cette logique

Ils obéissent à ce qu’on appelle une loi de puissance : une régularité mathématique où les petites occurrences sont très fréquentes, les grandes beaucoup plus rares.

C’est ce que l’on observe dans :

  • la taille des organismes vivants : des milliards de bactéries pour quelques grands cétacés ;
  • la longévité des espèces : 80% vivent très peu de temps, 1% plus d’un siècle
  • la structure des réseaux vasculaires : une très grande artère pour des milliers de capillaires ;
  • ou encore la répartition de la biomasse : les petits organismes sont dominants en nombre, les grands en masse.

Dans le cas des phénomènes distribués selon une loi de puissance (à droite dans le graphe ci-dessous), ce sont les extrêmes qui comptent (dans une configuration asymétriques) :

  • Rares, mais structurants ;
  • Innombrables et petits.

3. Quittons la biologie et regardons du côté de la culture

Relèvent de la loi normale :

  • La durée moyenne des romans publiés en langue française (entre 200 et 400 pages, rarement plus ou moins) ;
  • La longueur moyenne d’un article scientifique dans une revue à comité de lecture (entre 6 et 12 pages selon les disciplines).

Relèvent de la loi de puissance :

  • Les tirages de livres en littérature (la majorité vend moins de 1’000 exemplaires ; une poignée atteint les 100’000 ou plus).
  • La distribution des citations dans les articles scientifiques (une minorité concentre l’essentiel des citations).

4. Et du côté des villes ?

Lois normales :

  • La consommation d’eau par habitant,
  • Les temps de trajet domicile travail dans une agglomération donnée.

La longueur des tronçons d’autoroute d’un pays (à gauche de notre image).

Lois de puissance :

  • La fréquentation des lieux publics dans une ville ;
  • La distribution des longueurs de segments de rues dans un réseau urbain ;

La longueur des dessertes aériennes d’un pays (à droite de notre image).

Certaines formes urbanistiques produisent des formes fractales : fractalité du tissu urbain Mais à quoi sert qu’une ville soit « fractale » ? Mais à quoi sert qu’une ville soit « fractale » ? , de la trame viaire Quand la densité respire : la fractalité du réseau viaire Quand la densité respire : la fractalité du réseau viaire , du parcellaire La transformation des lotissements par la division parcellaire La transformation des lotissements par la division parcellaire , du bâti BUNTI : l’art de transformer et de donner de la valeur d’usage au bâti, une étape à la fois BUNTI : l’art de transformer et de donner de la valeur d’usage au bâti, une étape à la fois .

Il se trouve que les lois de puissance sont celles qui décrivent la distribution des formes fractales…

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