Arrêtons d’écouter les « philosophes » qui nous parlent d’évidences

Décryptages
Publié le 03/11/25
Mis à jour le 03/11/25
2min de lecture
Arrêtons d’écouter les « philosophes » qui nous parlent d’évidences

Articles tirés des journaux Les Echos & Le Monde

Une ville est tout sauf une évidence (cf. Nolan Gray :  La ville dans laquelle vous vivez ne devrait pas exister La ville dans laquelle vous vivez ne devrait pas exister La ville dans laquelle vous vivez ne devrait pas exister  ).

C’est une prouesse collective, artistique et technique, un miracle de volonté, de décision et d’intelligence collective, que nous ne devrions pas considérer à la légère.

1/ En voyant des (fausses) évidences partout (par exemple, au cours des 10 dernières années, en a compté en France env. +260’000 ménages/an, alors qu’on a construit env. +350’000 nouveaux logements/an),

2/ Et en tirant des maximes d’action ultra simplistes et généralisées (on construit trop, il faut construire moins, voire arrêter de construire), nous nous engageons dans une entreprise de démolition du pays.

Certes, l’hyper inflation normative est plutôt un obstacle pour bien faire, transformer intelligemment, selon des procédés et des stratégies sur mesure, adaptées à chaque cas et chaque territoire.

Mais que dire de toutes ces virus mentaux qui se cachent dans ces nouvelles  maximes de la vertu  ?

  • Ces maximes n’agissent pas comme de simples normes mal pensées, qui complexifient l’action à outrance pour trop peu de résultats tangibles.
  • Elles nous trompent, et simplifient à outrance les décisions au jour le jour, sur le terrain.

Récemment une amie s’est vue opposé un refus de principe à une déclaration préalable de travaux car les menuiseries de la véranda qu’elle souhaitait rénover étaient, dans son projet, gris anthracite et que cette couleur  favorisait les îlots de chaleur urbains .

Cette absurdité n’est écrite dans aucune norme.

Dans aucun règlement.

Mais elle circule, de façon floue, à une vitesse fulgurante, profitant du brouillard hypernormatif qui crée, en retour, ce profond besoin de simplicité…

Nos étudiants renoncent à leur parcours académique faute de logement La densification douce pour nous aider à endiguer la pénurie de logements étudiants ? La densification douce pour nous aider à endiguer la pénurie de logements étudiants ?

Mais  construire moins « Tout le monde est rentré dans ces discours simplistes anti-construction neuve car, intellectuellement, c’est plus confortable d’être dans cette position-là » « Tout le monde est rentré dans ces discours simplistes anti-construction neuve car, intellectuellement, c’est plus confortable d’être dans cette position-là »   est devenu un mantra.

Tous les pourfendeurs des permis de construire se sentent pousser des ailes.

Ils goûtent à cette vertu nouvelle et gratuite, facile, qui consiste à contribuer au grand projet du  construire moins .

Ainsi, il n’est plus une réunion publique d’urbanisme au cours de laquelle, dans l’assistance, des habitants ne nous rappellent pas, de façon générale (et en dehors de toute appréciation spécifique du contexte, excepté qu’un projet s’apprête à être réalisé à côté de chez eux…) :

  1. qu’il y a  des milliers de logements vacants en France ,
  2. qu’on  construit trop ,
  3. que cela  favorise les îlots de chaleur 
  4.  qu’en construisant on imperméabilise, et qu’en imperméabilisant on détruit la biodiversité 

Ceci est une véritable catastrophe opérationnelle, urbanistique, sociale et environnementale.

Que nous voyons dans les mauvais chiffres des permis obtenus.

Mais aussi de la baisse de l’efficacité foncière.

La bonne nouvelle, c’est que tout virus a son vaccin.

Rejoignez la discussion