Il est urgent de construire le projet d’aménagement du Grand Ouest français
En Nouvelle-Aquitaine, 85% des demandes locatives de salariés sont concentrées sur les 4 départements du littoral.
Crise du logement : une start-up bordelaise propose de construire des habitations dans les jardins des particuliers
Valérie Deymes | sudouest.fr
Existe-t-il une taille minimale de terrain pour avoir le droit de construire une maison dans ma commune ? Et en particulier sur le territoire de Bordeaux Métropole ?
La réponse est non !
Elle a été apportée, 3 fois, lors des réunions publiques qui se sont tenues en décembre 2023 à Gradignan, Bègles et Eysines, organisées dans le cadre de l’initiative vv.love portée par la direction de l’impact social de Villes Vivantes.
Habitants, professionnels et élus ont pu échanger et débattre autour de cette question qui méritait clarification.
« Vous êtes là soit parce que construire un logement dans votre jardin ou céder une partie de ce dernier en terrain à bâtir vous intéresse, soit parce que vous ne souhaitez pas que vos voisins construisent dans leur jardin. Soit enfin, comme nous, parce que vous vous préoccupez de la crise du logement, du fait que des actifs passent des heures en voiture ou en TER pour rejoindre leur travail à Bordeaux ou que des étudiants ne trouvent pas à se loger et que des salariés dorment dans leur voiture… », a ainsi déclaré Denis Caraire, directeur de l’Impact Social de Villes Vivantes, en introduction de la première soirée.
Etait-il nécessaire d’apporter de telles précisions aux habitants de la métropole bordelaise, et notamment aux 170.000 propriétaires d’une maison de la Métropole ?
Trois fois oui, au regard :
C’est l’une des motivations qui a poussé la direction de l’impact social de Villes Vivantes à lancer, début 2024, l’opération « agrandir le cœur de Bordeaux Métropole », avec des portes ouvertes bimensuelles lors desquelles des urbanistes reçoivent gratuitement des dizaines d’habitants porteurs de projet afin de les aider à comprendre et visualiser :
Et au bout d’une heure de travail à dégrossir les contraintes et les options, la phrase qui revient le plus est la suivante :
« Mais pourquoi personne ne m’avait dit que je pouvais faire tout cela ? »
Attardons-nous un instant sur le cas d’un porteur de projet :
« Nous sommes en train d’acheter un terrain à XXX (une commune de Bordeaux Métropole, desservie par le tramway).
Nous avons déposé un permis de construire le 8 janvier, qui a été instruit le 10 janvier, et qui nous a été refusé sans réelle explication le 26 février après 7 semaines de silence.
Nous sommes un peu paralysés et envisageons d’abandonner le projet car nous ne pouvons pas repartir sur 4 ou 5 mois d’attente avant de signer… »
Autant d’habitants éberlués, choqués de découvrir comment un particulier qui souhaite faire construire un logement, dans un territoire qui en manque cruellement, est reçu, souvent considéré comme a priori suspect.
Comment faire en sorte que l’urbanisme devienne un véritable service aux habitants, plutôt qu’un long chemin de croix ?
Pour revenir au cas évoqué juste au-dessus :
Pour ce jeune couple avec enfants, c’est la troisième fois, en un an et demi, que leur projet d’achat de terrain échoue dans des circonstances similaires.
« Est-ce que c’est comme cela avec tout le monde ? » demandent-t-ils.
Ce cas est effectivement loin d’être isolé, mais gageons que la crise que nous traversons sera l’occasion de renverser la vapeur pour que l’urbanisme soit synonyme, demain, d’un grand « bienvenue » !
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