Bordeaux Métropole : débloquer 35 millions pour le logement neuf c’est bien, débloquer le PLUi c’est quand ?

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2 min de lecture.  |  Publié le 26/03/2024 sur | Mis à jour le 29/04/24

Bordeaux Métropole sort le chéquier pour relancer le logement neuf

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Pierre Cheminade | objectifaquitaine.latribune.fr

Offre de logements : que peut faire la Métropole ?

Selon La Tribune Bordeaux, les mises en chantier de logements en Nouvelle-Aquitaine sont tombées l’an dernier au plus bas depuis 20 ans, avec moins de 38 000 unités contre plus de 46 000 en moyenne depuis 2010.

Il est tentant de se demander où étaient “bloqués” les 35 millions d’euros que vient de “débloquer” la nouvelle présidente de Bordeaux Métropole en direction des bailleurs sociaux, pour répondre à cette crise sans précédent.

On préfèrera, comme la présidente de l’Union régionale HLM en Nouvelle-Aquitaine, considérer que toute aide au logement social est la bienvenue.

Mais puisque d’une part, cette aide ne concerne pas le reste de l’offre immobilière, et que d’autre part, “elle servira d’abord à débloquer des programmes dans l’impasse plutôt qu’à développer une offre neuve”, que peut faire la Métropole, de plus et par ailleurs, en faveur de l’offre de logements privés en location et en accession ?

Amender la réglementation pour faire levier sur les initiatives des habitants

Dans le cadre de l’initiative vv.love, Villes Vivantes a reçu à Bordeaux, depuis le début 2024, 80 particuliers porteurs de projets créateurs de logements : extension locative, détachement d’un terrain pour bâtir une petite maison avec jardin, surélévation…

Ces initiatives vertueuses se heurtent au triple obstacle :

  • d’un plan local d’urbanisme qui verrouille les quartiers d’habitat individuel existants à des niveaux de densité pourtant peu élevés, alors qu’ils sont proches des emplois et des services d’une métropole, desservis par le tramway…
  • d’une “expérience porteur de projet” au cours de laquelle, selon de multiples témoignages, les particuliers se heurtent à des préconceptions et des pratiques locales décalées de la lettre du règlement (prétendu minimum parcellaire, prétendue politique locale de ne permettre qu’une maison dans un terrain qui peut légalement en accueillir deux…)
  • d’une modification n°11 du PLUi adoptée dans le but de “serrer la vis” de la constructibilité, faisant payer aux projets des particuliers (de densification douce) la mauvaise image des grands projets d’immeubles en collectif.

Les porteurs de projets particuliers que nous recevons sont soucieux d’appliquer les règles et de contribuer à la qualité de leur cadre de vie.

En amendant ces dispositions réglementaires restrictives (et particulièrement la systématisation de l’interdiction des bandes d’accès et l’inflation des cercles de pleine terre), la Métropole pourrait participer à “débloquer” l’offre immobilière privée, sans bourse délier, et en recueillant par voie de taxe d’aménagement, de droits de mutation et de taxe foncière, de quoi alimenter la poursuite d’un soutien aux bailleurs sociaux dont la nécessité va perdurer.