Des poches de croissance, dans un océan de décroissance

Décryptages
Publié le 24/10/25
Mis à jour le 27/10/25
2min de lecture
Des poches de croissance, dans un océan de décroissance
David Miet

Evolution de la population en Bretagne - Colloque Organic Cities II (Rennes, France)

  • 1. Egalité, croissance et décroissance territoriales
  • 2. Croissance, densité, intensité
  • 3. Et les territoires en décroissance ?

C’est ce que créent nos préférences individuelles et collectives pour certains emplacements (plutôt que d’autres), tel que nous le décrit Sophie BUHNIK, lors de son intervention au colloque Organic Cities de 2024.

Au Japon, la baisse et le vieillissement démographiques s’accompagnent d’une recomposition spatiale. Les centres métropolitains continuent de se densifier, tandis que les périphéries construites durant la période de forte croissance se dépeuplent progressivement.

En Bretagne, il s’est produit une recomposition similaire au cours de ces 150 dernières années : pendant que la population augmentait d’un million d’habitants, le centre Bretagne s’est progressivement dépeuplé tandis que les pôles urbains et le littoral se sont densifié, au point de présenter aujourd’hui une répartition de la population bretonne similaire… à celle de la Bretagne du 15ème siècle !

1. Egalité, croissance et décroissance territoriales

L’occupation du territoire, répartie de façon équilibrée si l’on fait exception de Paris, correspond à une France du 18ème siècle qui est aux 3/4 rurale. C’est de cette France, rurale et post révolutionnaire, que nous tirons ce concept, si fortement ancré dans nos esprits, d’égalité des territoires.

Si nous prenons l’égalité au sens littéral, alors tout porte à croire que les différences qui se créent sous nos yeux ne feront que s’amplifier, comme nous le voyons au Japon. L’utopie d’un état  stationnaire  de chaque région française s’éloigne chaque jour, à mesure que les dynamiques croissance et de décroissance sont de plus en plus contrastées dans le pays.

Si nous prenons l’idée d’égalité, cette fois, comme un but qualitatif à atteindre, alors nous pouvons imaginer un futur proche qui composera avec des croissances et des décroissances vertueuses France : croissance et décroissance vont de pair France : croissance et décroissance vont de pair , du point de vue de la justice sociale et environnementale en particulier.

2. Croissance, densité, intensité

Les territoires en (forte) croissance devront sans doute emprunter la voie  classique  de la ville compacte, qu’il faudra réinterpréter pour qu’elle réponde, aussi, à la forte demande de nature en ville : une urbanisation plus dense, plus efficace, plus généreuse, qui réalise des économies d’échelle, stoppe l’étalement urbain, réduit la part modale de la voiture et permet d’aller travailler en métro ou en vélo, dans un environnement intense, vivant, minéral et végétal.

Il faudra pour cela vaincre les résistances à l’accueil de nouveaux arrivants (syndrome NIMBY Le NIMBY, une question de peurs, qui affecte moins les jeunes que les babyboomers Le NIMBY, une question de peurs, qui affecte moins les jeunes que les babyboomers ) afin de faire une place à tous ceux qui aspirent à ce mode de vie urbain, pour ne pas le réserver à quelques privilégiés.

3. Et les territoires en décroissance ?

Ils devront composer avec une partition différente. Et faire de la nature, et de la faible présence de l’homme, un atout.

Et ce n’est pas parce que les Français seront moins nombreux à effectuer ce choix que celui-ci sera moins fort. Au contraire.