Création d’îlots de fraîcheur : pourquoi nous ne devrions pas opposer le végétal et le minéral

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3 min de lecture.  |  Publié le 17/07/2023 sur | Mis à jour le 25/07/23

Canicule : Que valent vraiment les aménagements urbains censés rafraîchir les villes ?

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Julie Urbach | 20minutes.fr

Lancé en 2018, le projet Coolscapes, soutenu par l’ANR (Agence nationale de la recherche) et mené au sein du laboratoire Ambiances, Architectures, Urbanités de l’Ensa Nantes, s’est intéressé aux “aménagements très localisés ».

Quels sont-ils ? Canopées urbaines, brumisateurs, voilages… autant de « dispositifs indispensables pour tenter de rapidement faire face au phénomène de « réchauffement urbain » qui s’accélère ».

Cette citation est issue de l’interview de Ignacio Requena, chercheur qui porte le projet Coolscapes – “L’espace urbain climatisé : perspectives techniques, spatiales et culturelles”.

Il poursuit : “C’est un enjeu pour les villes : les gens doivent pouvoir continuer à se retrouver sur les places, dans les rues, et non uniquement dans des lieux climatisés ! »

Les différentes stratégies pour créer des îlots de fraîcheur

Pour évaluer l’efficacité des dispositifs déployés par les villes qui cherchent à lutter contre le réchauffement urbain, l’équipe de recherche a identifié quatre grandes catégories :

  1. les espaces végétalisés visant à produire de l’ombre et de l’humidité
  2. les dispositifs utilisant de l’eau type brumisateur ou miroir d’eau
  3. les mobiliers urbains tels qu’un auvent ou une grande voile
  4. l’usage de matériaux qui absorbent moins la chaleur, voire qui ont un pouvoir rafraîchissant

Afin de mesurer l’efficacité de chacun de ces dispositifs, les chercheurs du projet Coolscapes réalisent “tout un tas de mesure très précises grâce à un drôle de chariot équipé de divers capteurs ».

Objectif : analyser la “sensation thermique” des citadins

Bien au-delà d’un simple relevé de température, l’objectif est d’analyser très précisément la sensation thermique des citadins, leur perception de la chaleur lorsqu’ils traversent l’endroit », explique Ignacio Requena-Ruiz. Chaleur du sol, vent, rayonnement du soleil… tout ces phénomènes ont été passés au crible.

Et les premiers résultats sont pour le moins « contrastés ».

Parmi les échecs constatés : la Défense. “Sur l’esplanade de la Défense, à Paris, l’estrade rafraîchissante peine à faire ses preuves. Pire, le sol très clair censé emmagasiner moins de chaleur a été jugé trop réfléchissant, presque éblouissant. »

En fait, il n’y a pas de solution miracle“, admet le chercheur. “Pour des résultats intéressants, il faut en combiner plusieurs entre elles. »

Les murs : une cinquième catégorie de dispositifs anti-chaleur ?

Pourtant conscient que la ressource est plus que jamais limitée, le chercheur préconise l’usage de l’eau comme le dispositif le plus efficace pour garantir une sensation de fraîcheur. Il conseille également de créer une ombre la plus dense possible, que ce soit grâce à du mobilier urbain ou à un arbre.

“Il faudrait revenir au modèle de villes anciennes, avec des rues étroites dont les murs font de l’ombre et amènent à une petite place avec des arbres, des bancs, et une fontaine au milieu. »

Les murs, et donc les bâtiments qui font de l’ombre – et parfois accélèrent la brise – aux heures chaudes… sont-ils la 5e catégorie manquante des dispositifs anti-chaleur utilisables en ville ?

Sans surprise : les arbres, les fontaines, mais aussi les bâtiments, bien agencés, peuvent nous aider à lutter contre les grandes chaleurs…