Le jardin à l’heure du ZAN : aider la nature à progresser en ville

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4 min de lecture  |  Publié le 27/09/2023 sur | Mis à jour le 09/10/23

Infill Inspo | Gardening Australia

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Josh Byrne | abc.net.au

A l’heure du ZAN, le devenir des jardins inquiète et passionne !

Face aux enjeux du ZAN, la tentation est grande de nous en remettre à nos réflexes de planification hérités d’une époque où le modèle dominant était de produire de nouveaux (éco-)quartiers en extension urbaine.

En partant d’une “feuille blanche” nous pouvons, par exemple, rechercher

  • le ratio idéal entre bâti et espaces libres,
  • la part idéale de pleine terre,
  • le coefficient ou les règles magiques qui répondraient – une fois pour toute et partout – à nos souhaits de voir la nature en ville s’épanouir, nous rafraîchir et rendre la ville vivante !

Pourtant, à l’heure où nous devons refaire la ville sur la ville, ces réflexes de la “ville nouvelle” sont souvent inopérants, insuffisants, voire contre-productifs.

Au lieu de chercher les ratios idéaux qui s’appliqueraient à une ville neuve, nous devons dédier notre intelligence et orienter nos savoir-faire vers la définition des processus qui nous permettrons de faire progresser chaque parcelle de la ville existante dans toute sa complexité, de façon pragmatique, en tenant compte :

  • de la réalité humaine du mode d’occupation et d’habitation,
  • des usages, des besoins et des capacités (temps disponible, capacité financière, savoir-faire et aspiration) des occupants.

Nous devons passer :

  • d’une approche quantitative du “vert” ou des “arbres” à une approche qualitative du vivant.
  • des règles et “ratios” à un nouvel art du “jardin”,
  • de l’approche de l’urbaniste, qui ne peut pas tout, à celle du jardinier qui est celui qui dispose, in fine, d’un effet de levier considérable pour faire progresser la nature en ville.

Le choix de Jimmy : construire sa maison bioclimatique sur une micro parcelle dans le nord de Perth

Comment, parcelle après parcelle, aider la nature en ville à progresser ?

En faisant du sur mesure. Parcelle par parcelle. Habitant par habitant. Jardin après jardin. Jardinier après jardinier.

C’est précisément la voie qui a été empruntée au 157A Raglan Road, à North Perth en Australie, pour réaliser un projet en densification douce particulièrement inspirant tant il pousse à l’extrême la démonstration.

Le point de départ de ce projet était une parcelle de 560m2 occupé à 50 % par du bâti (maison, garage et annexes), à 30% par des surfaces imperméables de circulation et à 20% d’espaces de pleine terre.

Cette parcelle a été divisée, le garage et les annexes démolis, pour faire place à un lot à bâtir de 256m2.

Le programme qui a été développé sur ce micro foncier est ambitieux :

  • diversification importante de la palette végétale,
  • gestion des eaux pluviales par infiltration à la parcelle,
  • maison familiale de 185 m2 qui gère avec intelligence l’intimité vis-à-vis du voisinage et la climatisation naturelle des espaces de vie.

La part de pleine terre est sensiblement la même que dans la situation initiale : elle passe de 20 à 24% avec 117m2 d’espace de pleine terre sur la nouvelle parcelle auxquels s’ajoutent 20 m2 restant sur la parcelle de la maison d’origine. Les progrès ne se situent donc pas là !

Je conclurai avec quelques extraits marquants de cet excellent reportage de l’universitaire Josh Byrne :

“Construire des logements dans les banlieues proches des métropoles est un moyen plus efficace d’utiliser les terres, des parcelles plus petites de qualité supérieure devenant plus accessibles pour ceux qui souhaitent vivre près de la ville. Au niveau du sol, le développement à l’intérieur des terrains est loin d’être une chose facile. Par exemple, la perte d’espace vert est une question très controversée. Les nouveaux bâtiments doivent répondre au caractère suburbain environnant et, bien sûr, les nouvelles maisons doivent être adaptées au climat et agréables à vivre, et c’est là qu’une bonne conception de la maison et du jardin devient absolument essentielle.”

(‘Housing within inner suburbs is a way of using land more efficiently and smaller parcels of premium real estate become more accessible for those who want to live near the city. At ground level infield development isn’t an easy thing. For example loss of garden space and tree canopy is a very contentious issue. New buildings should respond to the surrounding Suburban character and of course new homes should be climate responsive and nice to live in and this is where good design of both House and Garden becomes absolutely critical’)

Jimmy Thompson, l’architecte de la maison bioclimatique :

“En tant que concepteurs et architectes, il est important de faire preuve de responsabilité lorsque l’on crée des espaces intérieurs ; par exemple, je vais faire en sorte de remplacer l’espace vert à l’arrière de la maison par l’équivalent dans le jardin ou la cour.”

(‘As designers and architects, it’s important that when you’re doing infield, you do it responsibly and for me that means replacing what was formerly a backyard with the equivalent area in gardens and courtyards’)

“Construire petit mais construire intelligent, c’est bon pour l’environnement, c’est bon pour le porte-monnaie et c’est tout simplement logique”

(‘Building small but building smart is good for the environment, is good for your hip pocket and but also it just makes sense’)

Well-designed sustainable infill housing shows the future of urban development | Gardening Australia

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